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© AFP/Odd ANDERSEN
Peter Bosz sur le banc de l'Ajax, le 24 mai 2017 lors de la finale de l'Europa League face à Manchester United à Stockholm
Il n'était pas le premier choix, mais l'entraîneur néerlandais Peter Bosz, qui vient de conduire l'Ajax d'Amsterdam en finale de l'Europa League, va remplacer Thomas Tuchel sur le banc du Borussia Dortmund.
"Au delà des ambitions sportives, le sentiment que nous avons eu tout de suite que nous pouvons construire ici quelque chose ensemble a été décisif", a affirmé le patron du club Hans-Joachim Watzke en présentant officiellement mardi le nouveau coach de 53 ans, qui a signé pour deux saisons jusqu'au 30 juin 2019.
La nomination du Néerlandais, qui parle allemand couramment, met fin à une période de spéculations autour de la succession de Tuchel, en délicatesse avec la direction du club.
"Je suis fier de pouvoir travailler pour un si grand club", a commenté Bosz dans un allemand impeccable, "le Borussia est l'un des dix plus grands clubs d'Europe, avec une équipe jeune, et le Mur jaune, légendaire", a-t-il ajouté, dans une allusion aux supporters de la célèbre "Tribune sud", considérés comme le meilleur public d'Europe.
Le Borussia n'a pas précisé le montant du transfert, mais les médias allemands évoquaient une somme de 5 millions d'euros, soit "la plus élevée pour un entraîneur dans l'histoire de la Bundesliga", selon l'agence d'informations sportives SID.
Les Jaune et Noir, qui ont terminé la saison à la troisième place du championnat allemand, ont d'abord tenté de recruter le Suisse Lucien Favre, bon connaisseur de la Bundesliga, mais se sont heurtés à un ferme refus de son club de Nice.
- 'Cinq secondes' -
Après avoir joué aux Pays-Bas, en France, au Japon et brièvement en Allemagne, à Rostock, ce fugace international engagé lors de l'Euro-1992 a connu un parcours d'entraîneur atypique, débutant chez les amateurs d'Apeldoorn avant de se révéler entre 2013 et 2015 au Vitesse Arnhem.
Sous sa houlette, le club néerlandais, très lié à Chelsea, a produit un football séduisant au point que José Mourinho, alors coach des Blues, avait prédit "une grande carrière en devenir" à Bosz. L'année suivante, il prenait la succession de Frank De Boer à l'Ajax.
Admirateur de Johan Cruyff et Pep Guardiola, il prône un football total basé sur l'attaque avec un principe-clé, déjà familier aux joueurs du Borussia: la récupération rapide du ballon.
"En cas de perte de balle, je donne cinq secondes à mes joueurs pour la récupérer afin d'effectuer un pressing le plus haut possible", martèle-t-il en interview.
La philosophie affichée par le Néerlandais coïncide avec celle de Dortmund depuis l'ère Jürgen Klopp (2008-2015), fondée sur des attaques rapides et un harcèlement défensif de l'adversaire confié à d'infatigables jeunes talents.
- Inconstance -
Remercié mardi dernier après deux saisons, Thomas Tuchel affichait un bilan sportif mitigé, conclu néanmoins par une Coupe d'Allemagne, mais a surtout payé ses querelles récurrentes avec la direction du club.
Les divergences, qui remontaient notamment à la vente à l'intersaison de trois piliers de l'équipe, Mats Hummels, Henrik Mkhitaryan et Ilkay Gündogan, étaient apparues sous une lumière crue après un attentat à la bombe commis contre l'équipe le 11 avril.
Cette attaque, perpétrée juste avant un quart de finale de la Ligue des champions contre Monaco, avait blessé le défenseur Marc Bartra et profondément secoué les autres joueurs, qui avaient pourtant dû disputer la rencontre moins de 24 heures après.
Hans-Joachim Watzke avait défendu la tenue du match alors que Thomas Tuchel a dit s'y être opposé. Dortmund, défait 3 à 2, n'avait pu redresser la barre au match retour et s'était retrouvé éliminé de l'épreuve reine du continent.
Huit fois champion d'Allemagne, Dortmund a connu une saison en dents de scie, plombée par les blessures de joueurs clés comme Marco Reus, des extravagances et des absences pour maladie, dont celle de son ancien buteur prodige Mario Götze.