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L'ex-président du FC Barcelone Sandro Rosell, inculpé mardi, va donc devoir s'expliquer devant la justice espagnole sur le transfert du Brésilien Neymar, évalué à 86 millions d'euros.
Le juge chargé du dossier à Madrid l'a convoqué pour le 13 juin dans le cadre d'une plainte pour "délit contre le trésor public". Le Barça, déjà inculpé dans le dossier depuis février, est convoqué aussi à la même date.
Le juge Pablo Ruz s'appuie sur un rapport du fisc du 30 mai qui évalue le montant des sommes "non perçues" par les services des impôts sur le revenu ou des impôts des non résidents, dans le cadre de l'affaire Neymar, à 2,4 millions d'euros pour 2011 et 6,786 millions pour 2013.
Le rapport évoque également une possible fraude fiscale en 2014 d'au moins 2,6 millions d'euros, soit un total d'au moins 11,8 millions d'euros.
Le juge cite à la même date, en tant que témoin, le cabinet Deloitte, qui a audité les comptes du club en 2012 et 2013.
La direction du FC Barcelone avait été sévèrement ébranlée par la mise en examen du club en février pour "délit contre le Trésor public" présumé dans le recrutement de Neymar. D'autant qu'un mois plus tôt, Sandro Rosell, élu président du club en 2010, avait démissionné et laissé la place à son bras droit, Josep Maria Bartomeu.
Ce dernier a tenté de calmer le jeu en dévoilant que le Barça avait payé des contrats annexes en plus du transfert de 57,1 millions, pour un total de 86,2 millions d'euros.
La justice espagnole soupçonne que certaines transactions additionnelles n'aient pas fait l'objet de versements au fisc.
Le club a déjà versé une "régularisation volontaire" de 13,55 millions d'euros au fisc espagnol. Dans un entretien avec l'AFP en mars, Josep Maria Bartomeu avait assuré que ce versement devait être compris comme un acte de "prudence" et non comme une reconnaissance de culpabilité.
- Annus horribilis pour le Barça -
"Ce n'est pas un acte de reconnaissance. Quand nous avons versé ces 13 millions et demi au fisc espagnol, nous avons indiqué dans les documents du paiement que nous n'étions pas d'accord mais que nous le faisions en raison d'une décision judiciaire, par prudence, et pour éviter des charges additionnelles et des amendes", expliquait-il.
"Nous sommes dans une situation difficile en ce moment, parce qu'on nous demande de payer des impôts sur le transfert au Brésil, que nous avons déjà payés, et des impôts en Espagne que nous avons déjà payés", s'était-il défendu. "On ne peut pas payer deux fois. Nous espérons que cette situation puisse se régler avec la plus grande promptitude et qu'il soit décidé où nous payons des impôts", avait-il ajouté.
Les déboires se sont accumulés ces derniers mois pour le Barça, endeuillé le 25 avril par le décès de son ex-entraîneur Tito Vilanova, emporté par un cancer.
Le club avait essuyé un autre séisme judiciaire lorsqu'en septembre, un juge avait entendu Lionel Messi dans une affaire d'évasion fiscale présumée.
Et il s'est vu interdit début avril de mercato pour la saison prochaine en raison d'infractions sur les transferts de mineurs. Il a finalement obtenu un répit fin avril, la Fifa accordant un effet suspensif à l'appel qu'il a interjeté.
Sur le plan sportif, le Barça a également subi plusieurs revers et terminé pour la première fois depuis 2008 sans titre majeur, poussant l'entraîneur argentin Gerardo Martino vers la sortie.
Le FC Barcelone a été éliminé en quart de finale de Ligue des champions (1-1, 1-0) et coiffé sur le poteau en Liga par l'Atletico Madrid, et battu en finale de la Coupe du Roi par le Real Madrid (2-1).