Happy Birthday : |
Le président du FC Barcelone Josep Maria Bartomeu, mis en examen pour fraude fiscale lors du transfert de Neymar, s'est défendu vendredi devant un juge, assurant que son prédécesseur Sandro Rosell était celui qui avait négocié les contrats incriminés.
Interrogé pendant trois heures par un magistrat de l'Audience nationale de Madrid, Bartomeu a nié tout délit et fait valoir que les faits mis en avant par l'accusation correspondaient à l'exercice 2013, époque où Rosell était en poste, a-t-on appris de sources judiciaires.
Sandro Rosell, lui aussi mis en examen dans ce dossier, a été contraint à la démission en janvier 2014 après avoir été visé par une plainte concernant les conditions du recrutement de l'attaquant brésilien au printemps 2013. Bartomeu, alors vice-président, occupe depuis un an la présidence du Barça.
Ce dernier a soutenu vendredi que Rosell était celui qui avait "dirigé" les négociations, a confirmé le FC Barcelone dans un communiqué publié vendredi soir.
"Josep Maria Bartomeu a expliqué au juge (Pablo) Ruz que lors du transfert de Neymar Jr., Sandro Rosell, en vertu de sa meilleure connaissance du marché du football brésilien, a dirigé, au nom du club, les négociations avec le père du joueur", a fait savoir le Barça. "Le président Bartomeu, alors vice-président chargé des questions sportives, a déclaré n'être pas intervenu dans la négociation."
Le juge Ruz s'intéresse en particulier à un versement de 5 M EUR début 2014 à l'entreprise N&N, propriété du père de Neymar. Le parquet estime que le club aurait du payer 2,8 M EUR d'impôts sur ce paiement.
- Pas de 'volonté de frauder', assure le club -
Devant le magistrat, Bartomeu a fait valoir que l'obligation fiscale naissait en 2013 au moment de la signature du contrat, c'est-à-dire sous le mandat de Rosell, même si le versement effectif à N&N est intervenu plus tard.
"Comme l'a déclaré Bartomeu (au juge), à la fois lui et Sandro Rosell à l'époque ont donné l'ordre de verser l'impôt sur les contrats en fonction des critères avancés par les conseillers fiscaux du club", a assuré le Barça.
En outre, l'actuel président barcelonais a rappelé que le club, sous sa direction, avait versé 13,5 M EUR au fisc comme "régularisation volontaire", une somme qui couvrirait les 2,8 M EUR en question.
"Le président Bartomeu (...) a défendu la conformité des décisions prises sur cette question, validées à chaque fois par les conseillers fiscaux du club", avait fait savoir le club dans un premier communiqué publié vendredi après-midi. "Il a clairement souligné qu'il n'y a jamais eu de volonté de frauder le Trésor public, que ce soit de sa part ou de celles des dirigeants du club".
Les conditions de l'arrivée de Neymar n'ont cessé d'empoisonner le quotidien du club catalan ces derniers mois, avec comme dernier soubresaut en date la mise en examen de Bartomeu la semaine dernière. En outre, le parquet a demandé le renvoi devant un tribunal de Rosell et du Barça, qu'il soupçonne d'avoir dissimulé au fisc le montant réel du transfert, estimé par le procureur à au moins 82,7 millions d'euros, loin des 57 M EUR évoqués initialement par le club.
Cette mise en examen et ce risque de procès pourraient s'avérer dommageables pour Bartomeu, candidat à sa propre succession lors des élections à la présidence du club programmées pour l'été. Pour sa défense, le président barcelonais avait laissé entendre ces derniers jours qu'il y avait peut-être un lien entre ces démêlés judiciaires et le soutien du club aux revendications indépendantistes en Catalogne.