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Deux de ses hauts responsables sont aux mains de la police mais la Fifa, imperturbable, égraine ses réformes sous l'oeil d'un président intérimaire affaibli par la maladie: secouée par de nouvelles arrestations jeudi, l'instance suprême du football mondial a fait comme si de rien n'était, ou presque.
La Fifa est en plein brouillard, au sens propre comme figuré. La colline de Zurichberg, où se dresse son siège de verre et d'acier, était enveloppée jeudi d'une brume froide et tenace, quelques heures après l'arrestation de deux de ses vice-présidents, le Paraguayen Juan Angel Napout et le Hondurien Alfredo Hawit Banegas, à l'heure du laitier.
Mais en dépit de ce nouvel épisode d'un soap opera judiciaire, le Comité exécutif qui avait débuté la veille a repris comme prévu à 9h00.
"Tout le monde était mécontent qu'on ait arrêté deux camarades", a reconnu devant des dizaines de journalistes le président par intérim Issa Hayatou, qui, trois semaines après une transplantation d'un rein, a semblé parfois s'assoupir en conférence de presse, reconnaissant qu'il n'était "pas totalement remis".
"Il y avait suffisamment de gens pour travailler, il y avait le quorum", a-t-il ajouté pour justifier la tenue de la réunion du gouvernement de l'instance, pourtant privé de deux de ses membres.
Il a ensuite dû répondre à des questions sur les suspicions de corruption à son égard et sur le blâme reçu du Comité international olympique (CIO), dont il est membre pour 100.000 francs français reçus de l'ex-société de marketing de la Fifa, ISL.
"Etes-vous corrompu", lui demande un journaliste. "Combien avez-vous touché pour ce travail", poursuit un autre en s'adressant au président du comité des réformes François Carrard, qui ne répondra pas.
- Match d'entraînement -
Présentée la veille sous embargo à quelques journalistes triés sur le volet dont l'AFP, la proposition d'élargir à 40 (contre 32 aujourd'hui) le nombre d'équipes présentes à la Coupe du monde à partir de 2026, a été discutée mais reportée faute d'accord.
Dans le contexte, cette proposition inattendue semblait d'ailleurs hors sujet, incongrue. Selon certains observateurs, elle ressemblait "à un geste envers les confédérations pour faire passer la pilule des réformes".
Pour un ancien cadre de la Fifa, "étudier cette proposition dans un tel contexte est un non-sens. Ce n'est pas là-dessus que l'on attend des décisions, mais bien sur les réformes de plus en plus indispensables".
Des réformes, le gouvernement de la Fifa en a adoptées. Quelques-unes peuvent contribuer à redresser la crédibilité de la gouvernance de l'instance, d'autres vont moins loin que prévu.
Et certaines, comme la limite d'âge, ont carrément disparu en chemin.
Au moment où le Comité exécutif terminait ses travaux, une dizaine d'employés, au milieu du brouillard, entamaient pour leur part un match d'entraînement sur l'un des terrains synthétiques qui jouxte le siège.