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Des supporters de l'OM accueillaient mercredi l'affaire qui secoue le club, dont plusieurs dirigeants actuels et passés étaient en garde à vue depuis la veille, avec un mélange de dépit, de fatalisme et un soupçon de théorie du complot.
"Ça me rend fou", résume auprès de l'AFP Bruno, abonné du club depuis quinze ans. Surpris? "Oui et non", répond le jeune homme, estimant que les "problèmes de fric" n'étaient pas nouveaux autour du club.
"Les juges ont raison", estime de son côté Rukan, veste de survêtement du Real Madrid sur le dos. "Il n?y a pas de garde à vue pour rien, on sait qu?il y a de la mafia autour de tous les clubs de toute façon?", assure ce supporter du club phocéen, dans une rue commerçante à deux pas du Vieux Port et de la Canebière.
Regrettant la "mauvaise image" que l?affaire donne au club, Mahmoud, un employé de La Poste, s'interroge toutefois sur le "moment" où ont lieu ces gardes à vue: "C?est bizarre, c?est au moment où le club est premier, alors que ça fait des années qu?il n?y a plus eu d?affaires et alors que l?enquête date de 2011?".
Même son de cloche chez Bruno: "Pourquoi cette affaire sort maintenant, et pas l'année d'avant, alors que ça date de 2011?" s'interroge-t-il pourtant, suggérant qu'on tente "de casser l'ambiance qu'il y a dans le groupe", actuel leader de Ligue 1, avec un point d'avance sur l'ennemi intime, le Paris-Saint-Germain.
- "jamais on ne va voir ce qui se passe ailleurs" -
"C'est toujours l'OM, jamais on ne va voir ce qui se passe ailleurs, à Lyon, à Paris...", poursuit Bruno, tout en regrettant que l'ambiance autour du club soit nuisible à l'OM, évoquant notamment les "rackets des joueurs" dont "tout le monde est au courant".
Plusieurs anciens joueurs ont raconté que les pensionnaires du club faisaient souvent l'objet de chantages ou de cambriolages. En 2006, pas moins de six plaintes avaient été déposées pour vols de voitures ou home-jacking par des joueurs, dont Fabien Barthez et Mamadou Niang .
D'éventuelles rétrocommissions sur les transferts, tout comme le racket, "ça peut faire fuir ou partir les joueurs", estime Bruno, ou même faire fuir l'actionnaire principale du club Margarita Louis-Dreyfus: "Elle a hérité de son mari, un passionné de l'OM", rappelle-t-il, mais "elle perd de l'argent chaque année".
"Le club est connu quand même, si elle part, quelqu'un d'autre la remplacera", veut croire de son côté Mahmoud, qui, après s'être rendu au Vélodrome mardi pour France-Suède, doit y retourner dimanche pour OM-Bordeaux. Rukan, lui aussi, reste optimiste: l'affaire, à ses yeux, ne gâchera rien à la saison du club sur le plan sportif.
Les responsables des associations de supporters contactés par l'AFP ont refusé de commenter la situation actuelle du club.
L'OM se trouvait toujours mercredi au c?ur d'une tempête judiciaire, avec le placement en garde à vue depuis mardi de plusieurs de ses dirigeants passés et actuels dans un dossier explosif, mêlant business sportif et banditisme.