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© AFP/GUILLAUME BAPTISTE
Vue aérienne du Château de Versailles, le 14 juillet 2012
Les concours de saut d'obstacles +5 étoiles+ font recette en France avec le retour des sponsors et la magie des lieux en prime: dernier né, le Jumping du Château de Versailles accueille jusqu'à dimanche la crème des cavaliers et des chevaux.
"On est particulièrement heureux de voir Renault se réintéresser (au CSO, le saut d'obstacles) et Rolex (partenaire titre, ndr) nous a fait confiance en acceptant d'être présent sur un premier événement, fort de ce qu'on fait à Chantilly", explique Jean-Maurice Bonneau, directeur sportif de la compétition.
"Il y a des prospects qui viennent sur notre événement, qui regardent, car c'est un bon vecteur de communication", ajoute M. Bonneau, ex-entraîneur de l'équipe de France championne du monde par équipes en 2002.
Après deux décennies d'or, le CSO s'était retrouvé barre à terre au début des années 90, avec le retrait des constructeurs automobiles touchés autant par la crise de leur secteur que +lâchés+ par les marques de cigarettes et d'alcool, condamnées elles par la loi Evin à ne plus s'exposer.
- Luxe et horlogerie -
"Depuis que la haute couture, le luxe, les horlogers se sont mis sur notre sport, on peut dire que notre sport s'est développé", souligne Sylvie Robert, cheville ouvrière de deux concours indoor d'excellence, à Lyon fin octobre et, pour le compte du sellier Hermès, au Grand Palais à Paris en mars.
La France organise cette année 12 concours +5 étoiles+, entre salle et plein air, un record du monde, qui laisse pantois Allemands et Américains. Le processus avait été enclenché bien avant que les +vestes bleues+ ne rapportent l'or par équipes des Jeux de Rio en 2016.
"Il y a une émulation. On prend les idées chez les uns, chez les autres. C'est plutôt sain, on crée une vraie dynamique autour du cheval", estime Jean-Maurice Bonneau.
Les concours d'élite, de Dinard à l'étape parisienne du circuit Global Champions Tour, sur fond de Tour Eiffel, en passant par la plage de Pampelonne à Ramatuelle, sur la presqu'île de Saint-Tropez, ont pour dénominateur commun la magie des lieux.
"C'est important pour notre sport et le cheval, qui sont marques de luxe, d'élégance, de glamour, de raffinement. Et puis chaque concours a sa spécificité, son image. Il repose sur un organisateur et son équipe", remarque Mme Robert.
En son écrin de la cour de la Grande Ecurie du Roi, le jumping de Versailles ne dépare pas, entre grande histoire, culture (académie équestre très active) et sport.
L'espace y est restreint et les 1600 places de la tribune ont toutes été vendues pour les trois jours.
Depuis le terrain de concours en forme de fer à cheval, recouvert de sable fibré pour le confort de montures qui valent, pour les cracks, plusieurs millions d'euros, le Château s'offre en perspective aux concurrents. D'ailleurs, si Paris organise les Jeux de 2024, les compétitions équestres auront lieu dans le parc du Château.
- Dotation -
Mais plus que la plénitude du regard, les meilleurs cavaliers sont venus chercher leur part des 510.000 euros de dotation de la manifestation, dont 300.000 pour le Grand Prix dominical.
Avec seulement six épreuves labellisées 5 étoiles, le Jumping du Château de Versailles offre d'ailleurs le +minimum syndical+ aux concurrents qui sont invités mais pas rétribués pour leur présence.
D'autres concours, avec des budgets trois ou quatre fois plus élevés que celui de Versailles, qui émarge à deux millions d'euros selon M. Bonneau, proposent jusqu'à un million d'euros de prix.
Profitant de la relâche ce week-end du Global Champions Tour (GCT), le circuit qu'il a créé en 2005, le Néerlandais Jan Tops est venu à Versailles. Le champion olympique par équipes de Barcelone est un redoutable hommes d'affaires, qui a d'ailleurs revendu pour moitié, et avec une substantielle plus value, le GCT à l'Américain Frank McCourt, par ailleurs propriétaire de l'Olympique de Marseille.
Le milieu est partagé à son sujet. Pour les uns, c'est un prédateur, pour d'autres un bienfaiteur, "qui a relevé le niveau d'ensemble et incité les organisateurs à remonter la qualité et les dotations des concours".
Alors, pour départager tous ces concours de haut vol, on évoque désormais une 6e étoile. "L'important, c'est aussi ce qui se passe derrière le rideau, sur l'accueil, le logement des chevaux, comment sont traités les grooms", note un cavalier.