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© AFP/JEAN-SEBASTIEN EVRARD
Le cavalier Kevin Staut
, lors du Grand Prix de La Baule, le 15 mai 2016
La France a remporté à domicile, et au bout du suspense d'un barrage à deux contre la Suède, la Coupe des nations de La Baule, un scénario idéal pour l'image de la "vieille dame", vitrine du saut d'obstacles depuis un siècle.
"Le plus beau circuit qui existe au monde, c'est les Coupes des nations. Même s'il y a certains problèmes avec des cavaliers", a répété Philippe Guerdat, le sélectionneur suisse des Français, champions olympiques en 2016.
Le chef d'équipe des "vestes bleues" faisait référence à la concurrence, depuis 2005, du circuit en 16 étapes du Global Champions Tour (GCT), qui se décline aussi désormais par équipes (de deux). Les sélectionneurs de tous horizons s'arrachent ainsi les cheveux pour composer à chaque étape de la Coupe des nations les meilleures équipes possibles.
Sur l'impeccable gazon du stade François-André, la qualité du spectacle doit aussi au chef de piste et ex-cavalier international Frédéric Cottier, qui a un chrono dans la tête.
M. Cottier a provoqué plusieurs dépassements de temps pour d'infimes fractions de secondes.
"Le temps, il fallait y penser dès la sortie du double. J'ai aussi joué avec la couleur. J'essaie toujours de construire un parcours confortable pour le cheval et difficile pour le cavalier, dont la technicité doit faire la différence", a expliqué M. Cottier.
- Fan de la Coupe -
"J'adore les Coupes des nations, ça me fait vibrer à chaque fois. C'est le meilleur exemple d'intensité qu'on peut vivre. Aujourd'hui, c'était un scénario de dingue", a expliqué Kevin Staut , héros de la journée.
Roger-Yves Bost , en numéro deux, est en effet tombé au milieu du triple avec sa jument Sangria du Coty. Et le Francilien a décidé de ne pas repartir en seconde manche, laissant ses équipiers sans filet, puisqu'il n'était plus possible de retrancher le moins bon score.
"La jument était un peu raide en sortant, on a préféré ne pas prendre de risques", s'est excusé +Bosty+, un tantinet penaud.
"C'était compliqué à ce moment-là, d'autant que Cédric (Angot) avait ouvert avec 4 points. Mais Kevin et Pénélope (Leprévost, également double sans faute sur Flora de Mariposa, ndlr) nous ont remis en route", a souligné Philippe Guerdat.
En barrage, Leprévost, compagne dans la vie de Staut, paraissait la plus indiquée pour défier Peder Fredricson, médaillé d'argent de l'épreuve individuelle aux Jeux de Rio.
Mais Guerdat a fait preuve de vista. "J'ai compris que c'était la journée de Kevin. Il venait déjà de faire double sans faute, ce qu'il n'avait jamais fait en huit ans à La Baule".
- L'âge de la maturité -
Et sur Rêveur de Hurtebise HDC, un hongre de 16 ans - l'âge de la maturité avancée -, Staut a réussi un troisième tour net, mettant la pression sur Fredricson qui a fait tomber une barre. "L'alchimie a fonctionné aujourd'hui", s'est réjoui le champion d'Europe 2009.
"Rêveur est un cheval incroyable, solide et généreux. Je l'ai récupéré à l'âge de 10 ans. Il était auparavant sous la selle de Malin Baryard (qui faisait partie de l'équipe de Suède vendredi, ndlr). Il avait beaucoup de caractère et il a fallu un peu de temps pour lui faire accepter un changement d'équitation", a expliqué, au comble du bonheur, le champion olympique par équipe.
La grise mine, ce sont les Pays-Bas, tenants du titre et bons derniers cette fois, qui l'ont faite. De même que l'Allemagne, avant-dernière à la 7e place dans une formation mixte.