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© AFP/FRED TANNEAU
Le Brésilien Pedro Junqueira Muylaert sur la plus haute marche du podium du Grand Prix de La Baule, le 14 mai 2017
Une belle histoire brésilienne: Pedro Junqueira Muylaert, quasiment inconnu des spécialistes, a remporté dimanche le Grand Prix du concours de saut international officiel (CSIO) de La Baule sur un jeune étalon acquis il y a quelques mois en Uruguay.
L'auriverde inattendu a ainsi coupé l'herbe, au demeurant impeccable du stade François-André, sous le pied du revenant français Patrice Delaveau , 2e, et du Néerlandais Maikel van der Vleuten, 3e, tous deux devancés au chrono d'un barrage à huit.
Né sous +Z+ (du stud-book belge Zangersheide), avec beaucoup de sang selle français dans sa généalogie, le bai Prince Royal se caractérise par sa précocité et un engagement total.
"C'est le jour le plus heureux de ma vie. Prince Royal a un grand coeur, c'est le cheval de ma vie", a souligné le vainqueur. Un cheval aux moyens hors normes aussi, qui a réveillé la carrière somnolente de son nouveau cavalier, âgé de 30 ans.
Prince Royal, qui avait débuté en Argentine, avait tapé dans l'oeil des observateurs lors des Jeux de Rio, même s'il concourait pour une équipe mineure, l'Uruguay.
Amis et mécènes
"C'est un couple d'amis qui l'a acquis pour moi", a expliqué Pedro Junqueira Muylaert. Pour ce nouveau partenaire Formule Un, il fallait une grande écurie. Aussi Pedro, fils d'Alberto, ancien cavalier international, a quitté en janvier dernier son pays et Sao Paulo pour venir en Belgique, à la cour de Nelson et de son fils Rodrigo Pessoa , le champion olympique 2004.
Au plat pays, Pedro a retrouvé un autre Pedro, Veniss de son patronyme, un ami d'enfance, vainqueur il y a une semaine du Grand Prix du Jumping du Château de Versailles. Pedro Veniss était d'ailleurs à La Baule ce week-end.
Autre clin d'oeil à l'histoire: avant 2017, seul un autre Brésilien, Nelson Pessoa justement, avait inscrit son nom au palmarès du Grand Prix baulois, en 1978.
Double médaillé d'argent aux Jeux équestres mondiaux de Caen en 2014, Delaveau n'avait pas été retenu pour les JO de Rio, où la France s'était couverte d'or.
Sur Aquila HDC, hongre de 12 ans issu de l'élevage néerlandais (Kwpn), Delaveau repart de l'avant après la retraite de son crack Orient Express et les blessures à répétition de Lacrimoso HDC.
"Au barrage, je passe en numéro un (sur les huit barragistes auteurs d'un sans-faute sur le parcours initial) et ce n'est pas un avantage. En sortant, malgré le nouveau sans faute, j'avais un doute sur mon temps. Pedro a réussi à rester calme et à aller vite", a reconnu Delaveau, qui a manqué de peu une troisième victoire en GP à La Baule, après celles de 1990 et 2013.
Marge de progression
"J'ai hésité à faire une foulée de moins sur l'avant-dernier (obstacle). C'était un gros risque car ça fait peu de temps que je suis avec le cheval. Il y a encore une marge de progression, mais il faut aller tranquillement. Depuis deux, trois concours, on est de plus en plus sûrs", a ajouté le cavalier normand.
Et puis, sans rien enlever à la légitimité du succès de Junqueira Muylaert, le GP de La Baule n'avait pu rassembler les meilleurs couples mondiaux. Ainsi Pénélope Leprévost et Kevin Staut , qui avaient conduit la France à la victoire en Coupe des nations vendredi, ou encore le Suisse Steve Guerdat , champion olympique 2012, montaient de jeunes chevaux. L'année post-olympique est propice aux essais.
Et puis il y avait la concurrence du concours royal de Windsor, en Angleterre, où le couple Nick Skelton et Big Star, double champions olympiques (2012/équipes et 2016/individuels) honorés par la reine Elizabeth en personne, ont fait leurs adieux à la scène.