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Le Zénith de Caen, habitué à acclamer les artistes, s'est enflammé pour la voltige qui a rapporté trois médailles au pays organisateur, avec notamment le doublé de Jacques Ferrari et Nicolas Andréani, or et argent de l'épreuve masculine aux Jeux équestres mondiaux, vendredi.
En soirée, c'est l'équipe, composée de deux filles et quatre garçons, qui a complété la collection avec le bronze.
Ferrari a offert son premier or à la France après onze jours de compétitions. Cette embellie a mis du baume au coeur de la délégation tricolore, secouée après l'annonce du contrôle positif de Qalao des Mers, cheval de Maxime Livio, 5e en individuels et 4e par équipes du concours complet.
Certes, il s'agit d'un sédatif et de médication, mais le Tribunal de la Fédération équestre internationale (FEI) a le pouvoir de disqualifier la France, qui avait décroché son billet pour les JO de Rio-2016 grâce à sa prestation en Normandie.
Ferrari, 26 ans, a exprimé lors du second libre -son exercice de prédilection- beaucoup d'émotion dans le rôle du cygne.
"Merci à ma famille, au staff et à tout le public qui m'a soutenu. Ce que j'ai fait aujourd'hui, c'est juste la partie visible de l'iceberg", a déclaré le nouveau champion du monde, déjà sacré au niveau continental en 2013.
Arrivé "au bout du processus, cette cerise sur le gâteau signe la fin de ma carrière individuelle", a annoncé le vainqueur. "J'ai atteint mes limites", a-t-il ajouté, désormais la tête à un spectacle itinérant, mêlant voltige et cirque, auquel participera également Andréani. Le longeur Francis Athimon, au comble de l'émotion, avait aussi signifié son congé. Même si un détour dans le "par équipes" n'est pas à exclure pour Ferrari, selon l'entraîneur national et décennal Davy Delaire.
Andréani, en plein génie, a mis en scène Einstein -tignasse grisonnante- sur le Printemps d'Antonio Vivaldi. "C'était la galère. Si on m'avait dit il y a six mois que je serais en argent, j'aurais signé", a expliqué le Corse d'Ile-de-France. Son cheval Just a Kiss a en effet été indisponible durant de longs mois, en raison d'une tendinite.
"Et puis, j'ai désormais toutes les couleurs du podium, après le bronze à Lexington en 2010 et l'or en 2012", a souligné Andréani.
Il n'y a pas de propos de retraite pour la Britannique Joanne Eccles . L'Ecossaise a conquis deux médailles, l'or attendu chez les individuelles, le troisième sacre mondial en quatre ans, et le bronze en pas-de-deux, partagé avec sa cadette Hannah.
La famille vit par et pour la voltige. Les deux soeurs, longées par leur père John, pas peu fier de sa progéniture, ont incarné le feu et la glace.
Désormais dentiste -son sourire éclatant en atteste-, Joanne travaille en cabinet quatre jours par semaine, réservant le vendredi à l'entraînement.