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A sa onzième tentative, Gaël Monfils a enfin atteint les quarts de finale de l'Open d'Australie, grâce à sa victoire sur le Russe Andrey Kuznetsov 7-5, 3-6, 6-3, 7-6 (7/4), mais sa fougue irrépressible a failli lui coûter très cher, lundi à Melbourne.
Il ne peut pas s'en empêcher. Lorsqu'une balle lui paraît accessible, il plonge, même si le point n'a rien de décisif. Cette fois-ci, il est mal retombé, sa main et la raquette heurtant violemment le sol en même temps. On n'en était qu'au milieu du deuxième set et l'incorrigible showman a dû terminer le match avec "une profonde entaille" à un doigt de la main droite.
"Je ne cherche pas à faire des choses comme ça, je veux seulement remettre la balle dans le court", a expliqué le Parisien, qui n'a jamais envisagé de brider son "instinct" de joueur.
"J'ai un bel hématome et le doigt a bien gonflé", a dit Monfils, 25e mondial. Mais heureusement il n'y a pas de fracture. Avec "la compression, de la glace et des antidouleurs", il devrait pouvoir affronter sans être diminué le Canadien Milos Raonic , 14e mondial, tombeur du Suisse Stan Wawrinka .
Pas forcément une bonne affaire car ce grand serveur de 25 ans au jeu ultra offensif, l'un des rares dont le jeu est fondé sur la conquête du filet, est dans la forme de sa vie. Après avoir gagné son tournoi de préparation à Brisbane en battant en finale Roger Federer en personne, il a éliminé lundi l'autre star de la Suisse, Stan Wawrinka , 4e mondial, vainqueur à Melbourne en 2014 et à Roland-Garros l'an passé.
- Et maintenant l'exploit-
Monfils, dont la meilleure performance à Melbourne était un huitième de finale en 2009, a bénéficié jusque-là d'un tableau très favorable pour rejoindre les quarts d'un tournoi majeur pour la septième fois de sa carrière. Il n'a pour le moment battu que des joueurs nettement moins bien classés que lui: le Japonais Yuichi Sugita (124e mondial) au premier tour puis deux compatriotes, Nicolas Mahut (63e) au deuxième et Stéphane Robert (225e) au troisième, avant Kuznetsov (74e).
S'il veut égaler son meilleur résultat en Grand Chelem, une demi-finale à Roland-Garros en 2008, Monfils, 29 ans, devra sans aucun doute mieux jouer que contre le Russe, qu'il a battu au courage en 2 h 37 min, en essayant d'oublier la douleur.
Dans l'échange, le 74e mondial lui a posé beaucoup de problèmes, surtout avec son grand coup droit. Heureusement, le Français a couvert un terrain immense avec ses jambes de feu et il est resté bien à l'abri derrière son service: 14 aces, mais aussi de nombreux points conclus au deuxième coup de raquette grâce à une grosse première balle. Le Russe n'a eu que deux balles de break pendant tout le match, qu'il a d'ailleurs converties.
"Je n'ai pas joué un grand tennis mais j'ai essayé d'être solide, de lui faire jouer un maximum de coups. Ce n'était pas facile parce qu'il tapait fort des deux côtés, il distribuait bien et j'avais du mal à lui rentrer dedans", a reconnu Monfils, qui a fait commettre 54 fautes à son adversaire.