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© AFP/Ben STANSALL
Le Français Victor Dubuisson
, le 14 juillet 2016 lors du British Open à Troon en Ecosse
Poser la question c'est presque déjà y répondre: étant donné les résultats actuels anonymes des Bleus, il y a peu de chances que l'équipe européenne de RYDER CUP compte un "régional de l'étape" en 2018 en France. A moins que "l'effet domicile" ne joue à plein.
Après la claque reçue ce week-end à Hazeltine (Minnesota) aux Etats-Unis (défaite 17-11), l'Europe devrait se présenter gonflée à bloc dans deux ans sur les greens du Golf National de Saint-Quentin-en-Yvelines pour récupérer le trophée tant convoité.
Aujourd'hui, Darren Clarke , le capitaine de l'équipe européenne, n'a pourtant aucune raison de retenir un Français dans les douze Européens chargés de croiser le fer avec les Jordan Spieth , Patrick Reed ou Phil Mickelson . Une absence qui ferait mauvais genre pour le golf français, mais une absence qui n'aurait rien d'illogique non plus compte-tenu du marasme des derniers mois.
Une situation que révèle brutalement le classement mondial.
Présent dans le Team Europe en Ecosse en 2014 et donc vainqueur donc d'une RYDER CUP, Victor Dubuisson sort d'une saison catastrophique. Le premier Tricolore, 98e, est à deux doigts de sortir du Top 100. Le deuxième, Alexander Lévy pointe à huit places derrière (106e) tandis que Grégory Bourdy est 115e.
Vainqueur du Masters cette année, l'Anglais Danny Willett , 9e mondial sèchement dominé en simple dimanche, a traversé comme une ombre sa première +Ryder+, ne marquant aucun point: un bilan instructif sur le niveau requis pour l'évènement.
- Des Bleus trop tendres actuellement -
© AFP/Armin Weigel
Le Français Alexandre Levy, vainqueur du tournoi de Bad Griesbach en Allemagne, le 25 septembre 2016
Bref, à première vue, les Bleus semblent actuellement bien trop pâles. "A l'instant +t+ non effectivement il n'y a pas de Français dans les douze", regrette le Directeur technique national (DTN) Christophe Muniesa.
"Nous ne sommes pas encore une grande nation de golf, avec seulement 800.000 joueurs chez nous pour trois millions en Grande-Bretagne. Donc on a accusé un petit retard culturel que l'on est en train de combler. Mais pour être dans le 12 Européens c'est très exigeant", rappelle le DTN.
Les règles de sélection européenne en RYDER CUP sont simples: les neuf premières places sont attribuées en fonction des classements européens et mondiaux établis sur l'année précédant la RYDER CUP et les trois dernières sont à la discrétion du capitaine.
Quelques motifs d'espoir existent pourtant pour les Bleus.
Victor Dubuisson , 17e joueur mondial fin 2014, tutoyait encore les sommets il n'y a pas si longtemps. A Gleneagles, il avait même été traité en égal par ses "collègues" Rory Mc Ilroy ou bien Graeme McDowell en 2014. Et il avait été l'un des éléments clés du sacre européenne...
- Effet RYDER CUP? -
Mais voilà, depuis plusieurs mois, le Français de 26 ans dévisse, passe la plupart du temps au travers, ou bien ne s'aligne pas, malgré quelques petites éclaircies comme à l'US Open (40e). Son choix de ne pas disputer les JO à Rio interroge également sur sa motivation. "Sauf qu'il n'a terminé qu'à trois-quatre places de la sélection au classement européen malgré sa saison", rappelle Muniesa.
Alexander Lévy, 26 ans également, a lui aussi connu une année compliquée, perturbée par une blessure à la main. Juste avant Hazeltine, il s'est tout de même distingué avec une belle septième place à l'Open d'Italie puis en remportant l'Open de Bad Griesbach, son 3e titre sur le circuit européen, une semaine plus tard. "Il revient bien. Il est aussi le plus jeune joueur de l'histoire du circuit européen à avoir gagné trois tournois. Il est précoce", analyse Muniesa.
Il y a également des jeunes qui poussent, comme le très prometteur Romain Langasque , 21 ans, partenaire d'entraînement de Dubuisson. Mais auront-ils le temps d'éclore d'ici là?
"C?est parfaitement possible pour Romain, pronostique le DTN. "Quand je parle des ces trois joueurs, Dubuisson, Lévy ou Langasque, je pense être objectif en disant qu'ils ont une chance de se qualifier".
D'autant qu'il faut aussi prendre en compte "l'effet Ryder" à domicile selon le DTN: "Quand vous avez un évènement en France, ça crée un supplément de motivation c'est évident. Les joueurs ne pensent qu'à ça, ne parlent que de ça."
L'instant de vérité est dans deux ans, le compte à rebours a commencé.