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A 13 ans, Jason Day rêvait de devenir le meilleur golfeur de la planète: objectif atteint dimanche pour l'Australien qui a troqué en quelques semaines sa réputation de joueur talentueux contre celle de machine à gagner.
Tout un symbole: la semaine où Tiger Woods a annoncé qu'il avait subi à 39 ans une deuxième opération du dos en dix-huit mois, s'est conclue par l?avènement d'un nouveau N.1 mondial.
Grâce à son impressionnante victoire sur le parcours de Lake Forest, Day a donné un (énième) sacré coup de vieux à Woods.
En 2015, le golfeur le plus célèbre de la planète a plongé au-delà de la 280e place mondiale et accumulé déroutes et déconvenues.
Dans le même temps, Day, 27 ans, a grappillé les places au classement mondial --il était 8e en janvier 2015-- grâce à ses cinq succès en neuf mois, un rendement digne du Woods des meilleurs années.
Les parallèles entre les deux joueurs ne manquent pas, comme l'a révélé Day après son sacre dans le 3e tournoi des play-offs, un mois après son premier titre du Grand Chelem, le Championnat PGA.
- Programme pour être N.1 -
"Depuis que j'ai 13 ans, devenir N.1 mondial était mon rêve, mais dès que j'ai commencé à jouer, à lire le livre de Tiger Woods et à suivre sa saison 1996, je me suis dit que je pouvais devenir pro à 14-15 ans", a expliqué Day.
Son histoire est désormais bien connue, mais suscite toujours autant d'admiration par la force de caractère du phénomène.
A 12 ans, il perd son père, emporté par un cancer, et sa mère, une Philippine émigrée en Australie dans les années 1980, met en vente la maison familiale pour financer la passion de son fils pour le golf.
Elle l'envoie dans une académie de golf où il a croisé la route de Colin Swatton, un entraîneur qui est devenu son caddie et un père de substitution.
"Avec +Cole+, on avait rédigé un programme de compétitions et d'entraînement qui devait me permettre d'être N.1 mondial à 22 ans. J'ai juste cinq ou six ans de retard", a-t-il souri.
Dès son arrivée au plus haut niveau australien, Day n'a jamais caché que son ambition était de dominer le classement planétaire.
"Beaucoup, pour ne pas dire tous, m'ont regardé de haut quand je disais cela", a relevé le troisième Australien, après Greg Norman et Adam Scott , à s'emparer de la place de N.1 mondial.
- 'C'est bien de rêver' -
"J'aimerais leur dire +Vous voyez, je vous l'avais dit+, mais cela ne serait pas sympa. Ce qu'il faut retenir, c'est que c'est bien d'avoir des rêves, des rêves qui peuvent paraître démesurés. Ces gens qui n'ont pas cru en ce gamin plein de confiance en lui ont été ma source de motivation la plus forte", a-t-il insisté.
Jusqu'à peu, ses détracteurs, ou tout du moins les sceptiques, étaient encore légion.
Avant de décrocher dimanche la septième victoire de sa carrière, sous le regard de sa femme Ellie, enceinte de leur deuxième enfant, et de leur fils, Day a en effet accumulé les places d'honneur en Grand Chelem.
En juillet, il avait échoué à la 4e place du British Open sur le parcours légendaire de St Andrews (Ecosse). En 2011, il avait dû digérer de cruelles 2e places au Masters et à l'US Open. Rebelote pour l'US Open en 2013. Le déclic est finalement venu il y a près d'un mois et demi, pendant le Championnat PGA sur le parcours de Whistling Strait (Etats-Unis).
"Il me manquait la dernière pièce du puzzle, croire que je pouvais gagner un grand titre: elle s'est mise en place doucement", a-t-il reconnu.
"Mais je suis en train de retrouver les sensations que j'avais quand j'étais junior et amateur: dès que je suis sur un parcours, personne ne peut me battre", a-t-il lancé, comme un avertissement à ses rivaux, le Nord-Irlandais Rory McIlroy qu'il a délogé de la première place mondiale, et l'Américain Jordan Spieth qui, à 22 ans, a remporté le Masters et l'US Open.