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© AFP/Tom Lovelock
La mine déconfite de Roger Federer
après sa défaite au 2e tour à Wimbledon le 26 juin 2013 à Londres
Federer, Nadal, Azarenka, Sharapova, Federer, Nadal et maintenant Serena Williams : les favoris sont tombés comme des mouches cette année à Wimbledon "et tout le monde se demande pourquoi", résume l'une des rescapées, la N.4 mondiale, la Polonaise Agnieszka Radwanska .
Jour après jour, l'édition 2013 du vénérable Grand Chelem sur gazon a produit des résultats étonnants, dont les témoins ou acteurs ont du mal à expliquer l'ampleur, même si quelques pistes se dégagent.
Parce que c'est Wimbledon
Disputé sur une surface exotique que certains ne foulent qu'une fois par an, Wimbledon est traditionnellement le tournoi majeur le plus favorable aux invités surprise. "Sur gazon, on ne voit pas les mêmes scores qu'ailleurs. Certains joueurs moins connus sont des vrais spécialistes sur cette surface et peuvent y surprendre les meilleurs", explique Agnieszka Radwanska . Si son compatriote Lucasz Kubot est ainsi un quart de finaliste étonnant du haut de son 130e rang mondial, il suffit de remonter à 2011 pour trouver un joueur encore moins bien classé à ce stade du tournoi (Tomic, 158e). Dans un passé récent, des joueurs comme Clément, Schuettler, Mayer et Lu ainsi que des joueuses comme Paszek, Zheng Jie, Brémond et Tanasugarn ont également atteint les quarts avec un classement et une réputation modestes.
Parce que Roland-Garros est trop près
© AFP/Carl Court
Serena Williams
en proie au doute lors de son huitième de finale contre Sabine Lisicki
le 1er juillet 2013 à Wimbledon
Vieille incongruité du tennis, le tournoi du Grand Chelem le plus rapide commence seulement deux semaines après le plus lent, Roland-Garros. Une telle proximité handicape surtout ceux qui sont allés le plus loin à Paris, donc les meilleurs, même si Federer et Nadal ont réussi le doublé au pic de leur forme. "Les deux tournois que tout oppose sont trop près l'un de l'autre. Serena a tellement bien joué sur terre battue que c'était peut-être plus dur que d'habitude de se mettre au gazon", souligne Patrick Mouratoglou, l'entraîneur de la championne américaine. Conscients du problèmes, les décideurs ont reculé Wimbledon d'une semaine dans le calendrier à partir de 2015.
Parce qu'il y a eu de la casse
Les blessures ont joué un rôle majeur dans l'hécatombe cette année. Nadal et Tsonga sont arrivés avec les genoux qui grincent après un printemps très chargé. Azarenka et Sharapova se sont retrouvées les quatre fers en l'air à plusieurs reprises, la première devant même déclarer forfait pour son deuxième tour alors que la deuxième a accusé les courts, glissants, d'être "dangereux". Au total, on a enregistré douze abandons ou forfaits, dont neuf rien qu'au deuxième tour, record égalé. "Une coïncidence", selon l'ancien champion Tim Henman , confortant les organisateurs qui assurent que les courts ont été préparés exactement de la même manière que d'habitude. Tsonga avait lui une autre piste: "le temps pourri depuis des mois" qui a usé les organismes plus que d'habitude.
Parce que l'écart avec les meilleurs se réduit
Ces dernières années, on a beaucoup parlé de l'implacable mainmise du "Big Four", c'est-à-dire le quatuor Federer-Nadal-Djokovic-Murray qui a remporté 32 des 33 tournois du Grand Chelem depuis 2005. Cette domination a pris un coup dans l'aile. Si Djokovic et Murray respirent la forme et sont aujourd'hui les grands favoris du tournoi, Nadal souffre du genou et Federer vieillit. Les sans-grade commencent à y croire. "Avant certains joueurs pensaient que c'était impossible de battre les meilleurs, c'est en train de changer", estime Federer. "Le niveau général ne cesse de progresser, abonde Djokovic. Personne n'est plus à l'abri, surtout dans les premiers tours où on cherche encore son rythme. Aujourd'hui, tout le monde joue drôlement bien au tennis."