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Le Suisse Roger Federer
lors de son match contre l'Ukrainien Sergiy Stakhovsky
à Wimbledon, le 26 juin 2013
Une page de l'histoire du tennis s'est tournée mercredi à Wimbledon avec l'élimination dès le deuxième tour de Roger Federer , battu par l'Ukrainien Sergiy Stakhovsky , 116e joueur mondial, en quatre sets.
Quatre forfaits, dont celui de la N.2 mondiale Victoria Azarenka , trois abandons, dont celui du N.1 français Jo-Wilfried Tsonga , et une défaite retentissante, celle de Maria Sharapova face à la Portugaise Michelle Larcher de Brito: au bout du compte, tous ces événements, pourtant majeurs, n'auront pas pesé lourd par rapport à ce qui s'est passé sur le Central mercredi.
Une défaite de Federer écrase déjà en temps normal le reste de l'actualité tennistique mais en Grand Chelem, à Wimbledon et dès le deuxième tour il faut convoquer l'histoire avec un grand H pour rendre compte de l'événement.
Stakhovsky, le "syndicaliste", davantage connu pour être l'avocat des "petits" joueurs que pour ses résultats, a ainsi mis fin, avec sa victoire 6-7, 7-6, 7-5, 7-6 à l'une des séries les plus incroyables du sport.
Depuis Roland-Garros 2004, Federer avait atteint au moins les quarts de finale de chacun des 36 tournois du Grand Chelem qui ont suivi, pour remporter un total de 17 titres majeurs, le dernier sur le même court l'année dernière.
Cette série, un record qu'on voit mal être battu un jour, a été interrompue par un sans-grade incrédule, devenu le premier joueur en dehors du Top 100 à battre Federer depuis Richard Gasquet à Monte-Carlo en 2005.
"C'est comme ça"
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"Je n'arrive pas à y croire, j'ai joué mon meilleur tennis mais ce n'était presque pas suffisant pour battre Roger. Quand on joue Roger à Wimbledon, c'est jouer deux personnes à la fois: Roger Federer et son double qui a écrit l'histoire ici. Je ne pouvais pas jouer mieux, tout est rentré, c'était fantastique", a commenté l'improbable héros du jour, résolument offensif.
Pour Federer, la pilule était d'autant plus amère que c'est sur le théâtre de ses plus grands exploits qu'il a essuyé son échec le plus retentissant.
"C'est toujours décevant de perdre, surtout ici, j'ai vécu des grands moments sur ce court, des mois bons aussi, ça a été difficile aujourd'hui", a déclaré le Suisse qui a confirmé qu'il avait été battu à la régulière.
Incapable de prendre le service de son adversaire, hormis une fois pour revenir à hauteur dans le quatrième set, Federer n'a jamais réussi à trouver une ouverture. Il a sauvé une première balle de match sur le service de son adversaire d'un superbe passing en coup droit. Mais il a ensuite, alors qu'il était sur son engagement, mis un revers banal dans le couloir.
"Trente-six quarts de finale de suite en Grand Chelem c'est un grand chiffre. J'aurais aimé que ça ne s'arrête pas ici aujourd'hui mais c'est comme ça", a ajouté le Suisse, refusant de verser dans le catastrophisme.
Adieu le Top 4
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"J'ai l'habitude de rebondir plutôt bien, je prévois de jouer encore de nombreuses années et je me réjouis de revenir ici en 2014", a-t-il dit.
Mais Federer sait évidemment que cet échec va irrémédiablement relancer les thèses du déclin, alors qu'il approche de ses 32 ans.
© AFP/
L'Ukrainien Sergiy Stakhovsky
célèbre sa victoire sur Roger Federer
lors du 2e tour de Wimbledon, le 26 juin 2013
"C'est normal", a-t-il admis, alors qu'il va sortir du Top 4 mondial pour la première fois depuis le 23 juin 2003, il y a dix ans.
En lice pour un huitième victoire à Wimbledon, le Suisse rêvait d'imiter son vieux rival Rafael Nadal , devenu le premier joueur de l'histoire à réussir le grand huit dans un tournoi majeur il y a deux semaines à Roland-Garros.
Arrivé en confiance à Londres après un titre à Halle, Federer y croyait fort, malgré une partie de tableau au premier abord compliquée mais où le piège ne se trouvait au final pas à l'endroit qu'on attendait.
Deux jours après la sortie au premier tour de Nadal, il a finalement disparu à son tour, laissant dubitatif, malgré toute sa bonne volonté affichée, quant à ses chances de gagner un jour encore un tournoi du Grand Chelem.
Après sa défaite, combinée à celles de Nadal et Tsonga, c'est un boulevard qui s'ouvre à Andy Murray , désormais bien seul dans la deuxième partie du tableau où les monstres n'étaient pas ceux qu'on croyait.