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La Fédération française de tennis (FFT) "doit absolument se porter partie civile" contre Andrew Geddes, l'entraîneur accusé d'avoir commis des viols répétés sur trois anciennes élèves mineures, a déclaré jeudi à l'AFP l'ancienne championne Isabelle Demongeot .
"Il faut que les plus hautes instances du tennis, notamment la FFT et les présidents de ligues, se portent parties civiles afin de montrer aux victimes qu'ils sont totalement derrière elles et d'inciter d'autres jeunes filles éventuellement abusées à parler", a relevé l'ex-numéro 2 française.
Sollicitée, la FFT n'a pas fait de commentaires.
Isabelle Demongeot avait témoigné en février devant les assises contre Régis de Camaret, un ancien entraîneur de tennis condamné en appel à 10 ans de prison pour les viols aggravés sur de deux anciennes élèves mineures.
"Les instances sportives ont tendance à laisser faire la justice. Ce n'est pas normal", a-t-elle insisté, se disant "extrêmement choquée" par ce nouveau scandale.
Andrew Geddes, 48 ans, est soupçonné d'avoir violé à plusieurs reprises entre 1999 et 2005, lorsqu'il exerçait dans un club de Sarcelles (Val d'Oise), trois élèves âgées de 12 à 17 ans au moment des faits. Il a reconnu un des viols.
"Les joueuses devaient être totalement sous son emprise, comme ce fût le cas pour moi", a estimé Isabelle Demongeot .
"Les jeunes filles passent plus de temps avec leur entraîneur qu'avec leur famille. Certains ont tendance à les dévaloriser, à leur dire +tu es le bras, mais je suis la tête. Si tu gagnes, cela sera uniquement grâce à moi+. C'est là que le jeu devient dangereux", a-t-elle ajouté.
Après le scandale impliquant Régis de Camaret, la FFT a mis en place en 2008 un programme de prévention et un numéro d'appel pour les joueurs en difficultés.
"Il y a eu un vrai élan, mais c'est complètement retombé aujourd'hui. Il faut que des champions s'emparent de ce sujet encore très tabou et s'expriment à voix haute, il faut en parler dans les plus grands tournois comme Roland-Garros", a souligné la joueuse.