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Gaël Monfils s'attaque jeudi soir (20h00 locales, 02h00 françaises vendredi) en quarts de finale de l'US Open à Roger Federer , mais son adversaire le plus redoutable n'est peut être pas celui que le N.3 français surnomme "Monsieur Tennis", mais plutôt lui même : une personnalité complexe.
Si "La Monf'" veut atteindre les demi-finales d'un tournoi du Grand Chelem pour la deuxième fois de sa carrière, après Roland-Garros en 2008, le Français ne doit pas faire de sentiment.
"Roger, c'est la légende du tennis, le plus grand joueur de l'histoire. Je pourrai dire plus tard à mes enfants que j'ai joué contre lui", admire le Parisien de 28 ans à propos de l'ancien N.1 mondial qui vise à New York le 18e titre majeur de sa carrière.
Et c'est bien tout le problème de "La Monf'": il se laisse parfois submerger par ses émotions.
Car de l'avis général, il n'est pas à sa place au 24e rang du classement ATP avec un palmarès de cinq titres remportés dans des tournois ATP 250, les moins cotés du circuit.
"Il a facilement le potentiel pour être dans le top 10 mondial, j'aime beaucoup le voir jouer, il m'impressionne par son côté athlétique, ses mouvements et son superbe service", relève Federer qui fait figure avec Novak Djokovic de favori de l'US Open, après avoir remporté le Masters 1000 de Cincinnati et atteint la finale de celui de Toronto une semaine plus tôt.
- Pas facile mais bosseur -
Mais la carrière de "Slideman", l'un des nombreux surnoms de Monfils, en référence à son art de la glisse sur le terrain, n'a jamais été linéaire à cause de blessures, comme en 2013 où il avait reculé au-delà de la 100e place mondiale, et de ses états d'âme.
Monfils est ainsi le seul joueur en quarts de finale à ne pas avoir d'entraîneur. Depuis dix huit mois, il voyage sur le circuit, avec son agent, son frère ou un ami.
"Ce n'est pas que je n'en veux pas, mais ce n'est pas facile de +sentir+ quelqu'un: il faut qu'il soit bon, dur et comprenne ma personnalité. Je ne suis pas quelqu'un de facile, mais je suis un bosseur", concède-t-il.
Ce qui ne l'a pas empêché d'aller en quarts de finale à Roland-Garros en juin ou de bousculer Novak Djokovic à Toronto, mais ce qui a le don d'énerver sa grande amie, la Bélarusse Victoria Azarenka , ancienne N.1 mondiale, ou ses partenaires de l'équipe de France de Coupe Davis.
- Conseillé par 'Gilou' -
Depuis Cincinnati, Gilles Simon a décidé de lui donner un coup de main pour préparer ses matches: "Ca me gonfle de voir ce potentiel gâché. Le problème de Gaël, c'est qu'il est tellement fort qu'il gagne des matches en ne jouant pas bien", relève le Niçois.
"Gilou", éliminé en 8e de finale mardi par le Croate Marin Cilic , a ainsi montré à son copain la vidéo de son dernier duel contre Federer il y a deux semaines à Cincinnati, remporté par le Suisse, sa 7e victoire en neuf confrontations.
"Gaël avait commencé son match à un set et demi, il y a des phases de jeu précises sur lesquelles j'ai insisté. Il peut se passer quelque chose ici contre Roger en cinq sets. S'il gagnait le tournoi, je ne serais pas surpris", avance même Simon.
"Mais l'ennemi N.1 de Gaël, c'est sa concentration", prévient-il aussitôt.
En 8e de finale, s'il a maîtrisé sans mal Grigor Dimitrov , "La Monf'" a brièvement perdu les pédales au 2e set après avoir vu le Bulgare combler un déficit de trois jeux.
A la stupéfaction du public américain qui adore son côté "show-man", il avait littéralement donné le 9e jeu à son adversaire parce qu'il avait "envie de passer à autre chose".
"Je suis quelqu'un de relax, je donne toujours le meilleur de moi-même, mais si quelque chose ne me rend pas heureux, je ne le fais pas", résume l'imprévisible Monfils.