Happy Birthday : |
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Gaël Monfils (d) congratule Lucas Pouille après l'avoit battu en quarts de finale de l'US Open, le 6 septembre 2016 à New York
Habitué des coups d'éclat souvent sans lendemain et régulièrement miné par les doutes et les blessures jusque-là, Gaël Monfils, qui va défier Novak Djokovic vendredi en demi-finales de l'US Open, vit à 30 ans sa saison la plus aboutie.
Ne dites surtout pas à Monfils qu'il a changé ou qu'il est devenu plus sérieux, il risquerait de perdre son éternel sourire. La mésaventure est arrivée à quelques journalistes américains après la démonstration du N.2 français en quarts de finale mardi face à son jeune compatriote Lucas Pouille (6-4, 6-3, 6-3).
"C'est marrant, mais maintenant que je gagne plus de matches, c'est plus dur pour certaines personnes de dire que je ne suis qu'un showman", a grimacé le Parisien, très apprécié du public de Flushing Meadows pour ses coups spectaculaires et imprévisibles.
Il a beau s'en défendre, Monfils a changé : il est devenu plus sérieux peut-être dans son style de vie, plus constant surtout dans ses résultats et, plus important à ses yeux, "plus fort encore physiquement".
"Je comprends mieux beaucoup plus de choses, comment je réagis, ce que j'aime bien faire, ce que je n'aime pas faire, ce que je dois plus faire", admet celui qui est souvent considéré comme le meilleur athlète du circuit.
- 'Je me sens bien' -
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US Open 2016
"Je me sens bien", répète-t-il simplement alors qu'on le presse d'expliquer cette nouvelle maturité qui lui a permis d'atteindre les quarts de finale de l'Open d'Australie en janvier, la finale du Masters 1000 de Monte-Carlo en avril et de réaliser un très bel été, malgré un mois de juin pourri par des pépins et un virus.
Depuis le début de la tournée américaine en juillet, il a remporté le tournoi de Washington, son sixième titre, de loin le plus important de sa carrière, atteint le dernier carré à Toronto et bousculé jusqu'au bout le Japonais Kei Nishikori en quarts de finale du tournoi olympique de Rio.
Mieux, à l'US Open, il n'a pas encore perdu le moindre set et fait des ravages (49 aces, 37% de services gagnants) avec son service, dont il a modifié le geste, en écartant notamment ses pieds, durant l'été.
"Le tournoi n'est pas fini", balaie-t-il, toujours très réticent à se lancer dans des grandes analyses.
Mikael Tillström, son entraîneur depuis l'automne 2015, livre peut-être une des clés de cette constance inédite : "Gaël a fait ce qu'il avait à faire en termes d'investissement cette année, il est là tous les jours et fait ce qu'il doit faire".
- Médecine chinoise -
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Gaël Monfils face à Lucas Pouille en quarts de finale de l'US Open, le 6 septembre 2016 à New York
"Quand Gaël joue son meilleur tennis, il n'y a pas un joueur qui n'ait pas peur de lui, mais il a compris que l'important était de gagner des matches, pas de jouer son meilleur tennis", note l'ancien joueur professionnel suédois.
Monfils, qui a travaillé par le passé avec Thierry Champion , Roger Rasheed ou même voyagé sur le circuit sans entraîneur, a trouvé un coach dont le discours lui parle : "Ce qu'on fait, on le fait bien, ce qu'il me dit, je le comprends bien", résume "La Monf".
Un autre homme a un rôle crucial dans la petite équipe qu'il a formée autour de lui : Gaëtan Olivier, préparateur physique formé à la médecine chinoise. "Un super gars", insiste le 12e joueur mondial. "Il amène énormément d'énergie, il me pousse à m'améliorer physiquement, on a beaucoup travaillé et ça marche : je suis solide du fond du court, je n'ai pas de pépin physique."
Enfin, pour ceux qui en douteraient encore, le tennis reste un jeu pour Monfils, comme il l'a prouvé jeudi dernier à l'occasion de son trentième anniversaire, fêté sous une pluie battante en improvisant une sorte de pétanque sur un court d'entraînement.
"Il est important dans notre travail ensemble de prendre du plaisir, car le plaisir vous donne de l'énergie", confirme Tillström.