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Avec cinq finales et un titre à son actif, Novak Djokovic rayonne souvent à l'US Open dont l'édition 2014 débute lundi, mais le N.1 mondial a connu après un été incandescent une soudaine et inquiétante éclipse.
A le voir, tout sourire, répondre aux questions iconoclastes de David Letterman, Djokovic n'a rien perdu de son habituelle décontraction.
Le célèbre présentateur du "Late show" de la chaîne de télévision CBS ne lui a pas vraiment permis de mettre des mots sur ses récents maux, mais les dix derniers jours sans compétition n'ont pas été de trop pour oublier un mois d'août catastrophique.
Depuis sa victoire à Wimbledon, son septième titre majeur arraché en finale face à Roger Federer , "Djoko" est redevenu N.1 mondial, a épousé sa fiancée de longue date Jelena, enceinte de leur premier enfant, pris quelques vacances et fait un retour guère convaincant sur le ciment nord-américain.
Il s'est incliné en huitième de finale du Masters 1000 de Toronto face au futur vainqueur, le Français Jo-Wilfried Tsonga , alors irrésistible 6-2, 6-2.
Rebelote quelques jours plus tard à Cincinnati face à l'Espagnol Tommy Robredo cette fois, toujours en huitième de finale 7-6 (8/6), 7-5.
-'Je ne me sens pas bien'-
Plus inquiétant encore que son niveau de jeu, c'est l'analyse de Djokovic, si dominateur quelques semaines plus tôt, qui a déconcerté ses supporteurs.
"Je ne me sens pas bien sur le court, il y a beaucoup, beaucoup de choses qui ne vont pas", avait-il confié après sa défaite à Cincinnati.
Devenu son entraîneur cette saison, Boris Becker a dû gérer les états d'âme de son protégé.
"Je n'avais pas son talent et ses extraordinaires capacités physiques, mais je me battais sur le court, je mettais dans un match tout ce que j'avais en moi, c'est peut-être ce qu'il recherche en moi", a confié à CNN l'ancien champion allemand.
L'expérience de quadruple vainqueur de Wimbledon, dont la carrière a connu de nombreux soubresauts, ne peut faire de mal au "Djoker" qui, à 27 ans et malgré sa grande maturité, a vu sa vie complétement bouleverser en quelques semaines.
"J'ai mis du temps à me remettre en mode compétition. J'ai vécu six dernières semaines uniques avec mon mariage, mon titre à Wimbledon, la place de N.1 mondial. Je ne pouvais pas espérer plus", a-t-il reconnu vendredi.
- Quatre dernières finales -
"Tout ce qui s'est passé m'a probablement épuisé (...), mais j'ai passé beaucoup de temps à l'entraînement pour être à mon meilleur niveau", a prévenu "Djoko" qui a participé aux quatre dernières finales à Flushing Meadows.
Djokovic paye peut-être tout simplement la débauche d'énergie d'une saison 2014 déjà bien remplie avec quatre titres (Indian Wells, Miami, Rome, Wimbledon), plus une finale à Roland-Garros, le seul titre du Grand Chelem qui manque à son palmarès.
Jusqu'à son passage à vide d'août, le Serbe de 27 ans avait toujours atteint les quarts de finale.
Cette édition 2014 de l'US Open se présente pourtant bien: Rafael Nadal qui l'a battu pour le titre en 2010 et 2013, est absent alors que Andy Murray , son vainqueur en 2012, n'a pas encore retrouvé son niveau d'avant son opération au dos.
Mais Roger Federer a réussi un été étincelant avec quatre finales de suite (Halle, Wimbledon, Toronto, Cincinnati) et veut mettre fin à une éclipse de deux ans en Grand Chelem....
Djokovic ne voit pas si loin et se concentre sur son entrée en lice contre l'Argentin Diego Schwartzman, un spécialiste de terre battue: "Je ne pense qu'au premier tour, mon entraîneur ne me permet pas de regarder le tableau", a-t-il plaisanté.