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© AFP/ROBERTO SCHMIDT
Toni Nadal distille des conseils à Rafael Nadal
à Rio de Janeiro, le 2 août 2016
Rafael Nadal "est dans d'excellentes mains" avec l'ex-vainqueur de Roland-Garros Carlos Moya , a déclaré mardi dans un entretien avec l'AFP Toni Nadal, oncle et entraîneur historique de l'icône du tennis espagnol, expliquant vouloir s'effacer en 2018 pour prendre du "plaisir" dans la formation des jeunes.
Q: Vous avez évoqué ces derniers jours votre volonté de prendre du recul. Pouvez-vous nous expliquer ce qu'il en est ?
R: "Le futur va être très simple et très naturel. J'ai dit que je voulais me rapprocher de l'académie, parce que je pense que c'est une bonne chose pour l'académie, au point que l'année prochaine je serai totalement impliqué dans l'académie."
Q: Pourquoi cette décision, à ce moment précis ?
R: "Je pense que Rafael est suffisamment bien entouré. Mais si à n'importe quel moment, il se passe quelque chose et Rafael a besoin de moi, je serai là. Si on me dit d'aller en déplacement, évidemment j'irai. (...) Si Rafael me demande l'an prochain si je veux venir, si ça me tente de venir à Monte-Carlo ou à Rome, j'en serai enchanté, mais mon travail, désormais, ce sera l'académie. Voilà ce que j'ai voulu dire."
Q: Et pour la saison 2017 ?
R: "Cette saison, rien ne changera. Aujourd'hui, par exemple, je suis à l'académie, je regarde les gens s'entraîner et j'essaie d'apporter ce que je peux apporter. Cela m'enthousiasme tout autant."
Q: Continuerez-vous malgré tout à faire partie, de près ou de loin, de l'encadrement de Rafael l'an prochain ?
R: "Si on a besoin de moi. Si Rafael me dit qu'il a besoin de moi. Mais pour moi, mon travail sera ici à l'académie. (...) Cela se fait de manière absolument naturelle, pas problématique. Toute ma vie, mon intérêt a été que les choses se passent bien pour Rafael. Les choses sont allées suffisamment bien en ce début d'année, l'incorporation de Carlos (Moya) a été une grande réussite et il me semble que Rafael est suffisamment bien entouré."
Q: Qui est à l'origine de cette décision ?
R: "La décision vient de moi, parce que j'ai l'âge que j'ai. Depuis un certain temps, lorsque je dois voyager, c'est difficile. Ici, j'ai mes enfants. Avec la création de l'académie, c'est un réel plaisir d'être ici. C'est une chose qui ne m'arrivait pas avant. J'ai désormais la possibilité au niveau professionnel de choisir de travailler à l'académie. Cela m'enchante d'être dans la formation et de pouvoir aider les jeunes."
Q: Et quelle a été la réaction de Rafael ?
R: "Il a été un peu surpris au début mais je lui ai bien expliqué les choses. Je lui ai dit: +tu es bien entouré, c'est parfait+. Rafael a toujours pris les choses très bien, ce n'est pas un garçon problématique."
Q: Est-ce un plan auquel vous réfléchissiez déjà lorsque Carlos Moya a rejoint l'encadrement de Rafael en décembre ?
R: "Carlos est de Majorque (comme la famille Nadal, NDLR), tout est plus facile. J'ai considéré que c'était un plan plus que probable. (...) Il apporte beaucoup de choses, l'expérience d'un ancien N.1 mondial, un savoir-faire, une implication qui m'a vraiment surprise. Il lui apporte un surplus de tranquillité, parce que quand il dit quelque chose à (Rafael), c'est à la fois un grand ami qui lui parle, mais aussi un expert."
Q: Le fait que Rafael ait atteint la finale à l'Open d'Australie a accéléré votre prise de décision ?
R: "Oui, évidemment, j'ai vu qu'avec Carlos les choses allaient pour le mieux. Là-bas, tout a fonctionné à merveille, toute l'équipe. Je me suis dit: +je continue cette année et je considère que l'an prochain mon apport ne sera plus du tout nécessaire+. (...) Rafael est dans d'excellentes mains avec Carlos et Francis (Roig)."
Q: Vous formiez un tandem sur le circuit depuis 2001. N'est-ce pas la fin d'une ère ?
R: "J'ai été surpris par le bruit et l'importance prise par le sujet. Moi je le dis naturellement: je vais m'employer à renforcer l'académie. (...) Avec moi, ou sans moi, le tennis va rester exactement pareil. Quand Djokovic, Federer ou Rafael s'en iront, peut-être que cela se verra. Mais il y a toujours eu de grands joueurs, et chaque année il y a un Grand Chelem, un Roland-Garros, et un vainqueur de Roland-Garros."
Propos recueillis par Jean DÉCOTTE.