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© AFP/THOMAS KIENZLE
La Russe Maria Sharapova
lors de son retour victorieux face à l'Italienne Roberta Vinci
, le 26 avril 2017 à Stuttgart
Après 15 mois de suspension pour dopage, l'ex-icône du tennis féminin Maria Sharapova a remporté son premier match mercredi à Stuttgart, faisant fi des doutes et des critiques qui ont accompagné son retour.
L'ancienne N.1 mondiale, aujourd'hui âgé de 30 ans, a pu participer au tournoi allemand sur terre battue, qu'elle a déjà remporté trois fois, grâce à une invitation des organisateurs, ce qui n'a pas été du goût de certaines de ses concurrentes, qui y ont vu une faveur injustifiée.
Vainqueur de l'Italienne Roberta Vinci (7-5, 6-3), 36e joueuse mondiale, Sharapova a donc réussi le volet sportif de son retour, en démontrant qu'elle était encore au niveau pour figurer dans un tournoi WTA. Il lui reste maintenant à reconquérir les c?urs, une tâche plus difficile peut-être, même si elle a été chaleureusement accueillie par le public de Stuttgart.
"Me retrouver sur un court, c'est la plus belle sensation du monde", a déclaré la Russe après le match, "j'ai attendu tellement longtemps pour ça!"
- Reconquête des c?urs -
Nerveuse en début de match, elle perdait d'entrée les deux premiers jeux, coupable de nombreuses fautes directes, avant d'entrer peu à peu dans la partie. Le premier set était un combat entre deux joueuses qui essayaient d'imposer leur puissance.
Mais à 5-5, Sharapova réussissait le break décisif sur le service de Vinci, et servait sans trembler pour le gain de la première manche, remportée 7-5.
Dans le second set, sa régularité retrouvée faisait le reste, et elle s'imposait finalement, avant de laisser exploser sa joie -- ou son soulagement -- dans un long cri aigu, les deux poings serrés rageusement.
Numéro un mondiale à 18 ans, cinq fois titrée en Grand Chelem, l'ancienne icône du tennis féminin avait dans un premier temps été privée de compétition pendant deux ans par l'ITF après son contrôle positif. Puis sa suspension avait été réduite en octobre à 15 mois par le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui avait reconnu qu'elle n'avait pas eu l'intention de tricher.
- "J'ai envie de jouer" -
La jeune femme utilisait depuis plusieurs années le meldonium, alors autorisé, mais ce médicament a été reclassifié en produit interdit par l'AMA (Agence mondiale antidopage) début 2016. Sharapova affirme n'avoir pas vérifié la liste à temps, et avoir continué à prendre son meldonium sans s'apercevoir qu'il venait d'être interdit.
Sa peine purgée, elle s'est pourtant retrouvée au c?ur d'une polémique avant même son premier service. Sensibles à son potentiel "commercial", des organisateurs de tournoi lui ont en effet offert des "wild cards", des invitations, qui lui évitent de passer par les qualifications à Stuttgart, Madrid et Rome.
A Stuttgart, le sponsor-titre du tournoi est la marque automobile Porsche, qui est également un sponsor personnel de Sharapova. La conjonction d'intérêts était évidente. "Les spectateurs ont envie de voir Maria", s'est justifié le directeur du tournoi Markus Günthardt, "je lui ai donné une wild card en toute bonne conscience".
Roberta Vinci , son adversaire mercredi, n'avait d'ailleurs pas caché son opinion à la veille du match: "On ne devrait pas lui donner une wild card, ni ici, ni à Rome ni à Madrid", avait-elle dit, avant d'ajouter: "C'est une joueuse magnifique, une championne, personnellement je n'ai rien contre elle. Elle a payé pour sa faute, mais elle aurait dû passer par les qualifications, sans aucune aide".
Sharapova affrontera au prochain tour sa compatriote Ekaterina Makarova . "Ce sera dur, mais chaque match que je joue maintenant est important pour moi. C'est un voyage et il a officiellement commencé aujourd'hui pour moi, et j'ai envie de jouer autant de matches que possible".