Happy Birthday : |
© AFP/ROBERTO SCHMIDT
Rafael Nadal
à l'entraînement, sous la direction de Toni Nadal, le 2 août 2016, à trois jours des Jeux de Rio
La fin d'une histoire, annoncée un soir de Saint-Valentin: après une collaboration de 17 longues années, ponctuée de 14 sacres en Grand Chelem, Toni Nadal arrêtera d'entraîner son neveu Rafael en 2018, pour se consacrer à son académie familiale aux Baléares, a-t-il confirmé mardi à l'AFP.
La séparation est toutefois moins brutale que la rupture nette entre le Serbe Novak Djokovic et l'Allemand Boris Becker officialisée avec force et fracas début décembre.
"La décision vient de moi, j'ai l'âge que j'ai", a expliqué le technicien majorquin, 55 ans, dans un entretien téléphonique à l'AFP.
La transition en douceur, évoquée par Toni, a déjà commencé puisque depuis le début de la saison, Rafael Nadal est coaché par l'ancien vainqueur de Roland-Garros, l'Espagnol Carlos Moya .
"Cela se fait de manière absolument naturelle, pas problématique. Toute ma vie, mon intérêt a été que les choses se passent bien pour Rafael. Les choses sont allées suffisamment bien en ce début d'année, l'incorporation de Carlos (Moya) a été une grande réussite et il me semble que Rafael est suffisamment bien entouré", a-t-il fait valoir.
Le constat est juste: "Rafa" s'est hissé fin janvier en finale de l'Open d'Australie, battu par le Suisse Roger Federer , alors que sa dernière présence au dernier match d'un tournoi du Grand Chelem remontait à juin 2014 et une victoire à Roland-Garros, son 9e sacre sur l'ocre parisien.
"Depuis un certain temps, lorsque je dois voyager, c'est difficile. Ici, j'ai mes enfants. Avec la création de l'académie, c'est un réel plaisir d'être ici. C'est une chose qui ne m'arrivait pas avant. J'ai désormais la possibilité au niveau professionnel de choisir de travailler à l'académie. Cela m'enchante d'être dans la formation et de pouvoir aider les jeunes", a-t-il ajouté, confirmant des informations publiées ce week-end dans la presse italienne.
- Coach de toujours -
Depuis son passage chez les professionnels en 2001, la carrière de Rafael Nadal , meilleur joueur sur terre battue de l'histoire du tennis (9 triomphes à Roland-Garros), était intimement liée à celle de son oncle Toni, coach dès les années d'enfance à Manacor.
Casquette vissée sur la tête et lunettes de soleil, ongles rongés quand la situation se tend, et poing levé une fois la victoire arrachée: les images de Toni dans le coin réservé au clan du Majorquin pour chaque tournoi ATP où s'alignait Rafa, ont fait le tour du monde.
Dans un sport où la valse des entraîneurs est très fréquente et la collaboration entre joueur et coach dépasse rarement les cinq années, celle entre Toni et Rafa aura été l'une des plus longues et des plus fructueuses, une histoire familiale au long cours.
Entre 2004 et 2014, outre les neuf victoires à Roland-Garros, Nadal s'est imposé à une reprise en Australie (2009), et deux fois à Wimbledon (2008 et 2010) et à l'US Open (2010 et 2013).
A 30 ans, le "taureau de Manacor" compte 69 titres ATP, dont 14 Grands Chelems. Il est aussi devenu la bête noire du recordman des titres majeurs Roger Federer (18 au total).
Malgré la victoire du "Maître" en Australie (6-4, 3-6, 6-1, 3-6, 6-3), le bilan dans leurs confrontations penche encore largement du côté du Majorquin (23 à 12).
A la Porte d'Auteuil fin mai-début juin, Nadal visera la "Decima", un 10e sacre à Roland-Garros, pour entrer un peu plus dans la légende et offrir le cadeau de départ idéal à son oncle.