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© AFP/JAVIER SORIANO
L'Espagnol Rafael Nadal
après sa victoire en demi-finale du tournoi de Madrid face au Serbe Novak Djokovic
, le 13 mai 2017
La supériorité a changé de camp... Rafael Nadal a repris l'ascendant sur Novak Djokovic , décevant et balayé en deux sets samedi (6-2, 6-4), pour s'offrir une huitième finale lors du Masters 1000 de Madrid.
Conquérant et en pleine forme, l'Espagnol a mis fin à une longue série de défaites face au N.2 mondial, vainqueur de onze de leurs douze précédentes confrontations.
La dernière victoire de Nadal contre son rival remontait à la finale de Roland-Garros 2014. Depuis, il avait essuyé sept défaites d'affilée... sans inscrire le moindre set!
"C'est une grande victoire. Il faut vraiment très bien jouer pour gagner sur un score comme celui-ci contre Novak, sinon c'est impossible", s'est félicité le Majorquin.
Presque un an après le quart de finale remporté par Djokovic à Rome, l'équilibre s'est inversé. Intouchable à l'époque, le lauréat de douze trophées majeurs est en proie au doute aujourd'hui, alors que Nadal, quatorze "Majors" au compteur, semble revenu à son meilleur niveau.
Le contexte aujourd'hui est "complètement différent" comme l'a souligné l'Espagnol. "Les deux dernières années n'étaient pas très bonnes pour moi alors que c'était l'inverse pour Novak", a-t-il ajouté.
Sur le court Manolo-Santana baigné de soleil, la différence était criante entre Nadal, agressif, entreprenant et précis (3 fautes directes en revers, 11 pour son adversaire), et Djokovic souvent débordé voire déséquilibré et contraint de trouver des angles impossibles pour tenter de passer la défense adverse.
"Je n'ai pas pratiqué un tennis de très grande qualité. J'ai commis beaucoup de fautes directes alors que lui évoluait à un haut niveau. Il faisait ce qu'il voulait, surtout lors du premier set", a estimé Djokovic.
Cette quatorzième victoire consécutive sur terre battue, où l'ancien N.1 mondial (5e actuellement) est invaincu cette saison, en fait un favori crédible pour Roland-Garros (28 mai - 11 juin) où il vise une nouvelle "Decima", après les dixièmes titres déjà conquis à Monte-Carlo puis Barcelone le mois dernier.
D'autant que Roger Federer n'a toujours pas foulé l'ocre, que sa venue à Paris reste incertaine et que le N.1 mondial Andy Murray , écarté dès son second match à Madrid, n'est que l'ombre de lui-même.
- Thiem le miraculé -
Nadal disputera dimanche sa sixième finale en 2017, après avoir aussi atteint ce niveau à l'Open d'Australie, Acapulco et Miami, avec l'ambition de remporter un cinquième titre dans la capitale espagnole après ceux de 2005, 2010, 2013 et 2014. Il faudra pour cela battre Dominic Thiem (9e), le même joueur qu'il avait dominé en finale à Barcelone il y a deux semaines.
© AFP/JAVIER SORIANO
Le Serbe Novak Djokovic
, le 13 mai 2017 en demi-finale du tournoi de Madrid
L'Autrichien de 23 ans a bataillé jusqu'à minuit pour faire respecter la hiérarchie contre l'Uruguayen Pablo Cuevas (27e) en deux sets (6-4, 6-4). A Madrid, Thiem est un miraculé. Il avait sauvé cinq balles de match en huitièmes de finale contre le Bulgare Grigor Dimitrov .
"J'ai eu des journées très difficiles. Contre Grigor (Dimitrov au troisième tour), ce fut intense physiquement et mentalement. Hier (vendredi contre Borna Coric), on avait déjà terminé tard. Ce soir, je vais aussi me coucher tard (...) Mais je donnerai tout demain (dimanche)", a promis le demi-finaliste de Roland-Garros 2016.
En attendant les retrouvailles avec Thiem, Nadal pouvait lui se féliciter d'avoir inversé la tendance avec Djokovic, trop inconstant et en manque cruel de confiance. Si ce 50e duel entre les deux hommes - 24 succès pour Nadal, 26 pour le Serbe - a manqué de suspense, c'est aussi parce que le "Taureau de Manacor" n'a cessé d'assaillir son adversaire du début à la fin avec un lift haut, des passing-shot tranchants et une plus grande variété dans le jeu.
A l'issue de la partie, l'Espagnol a exulté, les poings serrés, comme soulagé d'avoir mis fin à une avalanche de défaites contre son ancien bourreau.