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© AFP/Adrian Dennis
Marion Bartoli
applaudit lors de la finale du double mixte de Wimbledon, le 7 juilet 2013
La Française Marion Bartoli a créé de nouveau la surprise mercredi, six semaines après avoir remporté Wimbledon, en annonçant qu'elle mettait fin à sa carrière, après sa défaite face à la Roumaine Simona Halep au deuxième tour du tournoi de Cincinnati.
Marion Bartoli "Il est temps pour moi de mettre un terme à ma carrière, a déclaré très émue Marion Bartoli , 28 ans, N.7 mondiale, en conférence de presse. Mon corps n'arrive plus à tout supporter!"
L'annonce "J'ai subi beaucoup de blessures depuis le début de l'année. Je suis sur le circuit depuis si longtemps (13 saisons), et j'ai vraiment forcé et tout donné pendant ce Wimbledon. J'ai senti que j'avais épuisé toute l'énergie restante dans mon corps. J'ai réalisé mon rêve et ça restera avec moi pour toujours, mais maintenant mon corps n'arrive plus à tout supporter", a expliqué la Française.
niveau Bartoli a disputé trois matches seulement depuis sa victoire à Wimbledon, la 8e de sa carrière. Elle avait remporté la première à Auckland en 2006.
Pour son retour à la compétition à Toronto la semaine dernière, elle avait battu l'Américaine Lauren Davis, mais avait dû abandonner le lendemain. Selon les organisateurs, elle souffrait d'une "tension au niveau de la ceinture abdominale".
"Je ne reviendrai pas"
"J'ai mal partout après 45 minutes ou une heure de jeu, a-t-elle précisé après son dernier match à Cincinnati. Je fais ça depuis si longtemps. Et oui, c'est juste que physiquement parlant, je n'y arrive plus."
"Après un set, tout mon corps me faisait mal. Tout le monde se souviendra de mon titre à Wimbledon, personne ne se souviendra de mon match joué ici", a ajouté Bartoli.
Amélie Mauresmo, conseillère de Bartoli à Wimbledon, s'est déclarée "très surprise par cette annonce".
© AFP/Glyn Kirk
Marion Bartoli
dispute la finale de Wimbledon face à Sabine Lisicki
, le 6 juilet 2013
"Je n'avais pas perçu de signes particuliers montrant cette lassitude. Il n'y avait aucun signe avant-coureur", a réagi la capitaine de l'équipe de France de Fed Cup.
"Plus de sacrifices que les autres"
"Physiquement, il y avait des bobos, c'est sûr et ça ne s'améliore pas avec l'âge. Mais visiblement, c'était too much", a ajouté la championne de Wimbledon 2006.
De son côté, le président de la Fédération française Jean Gachassin a espéré un retour dans les prochains mois: "J'ai espoir que peut-être elle revienne (...) Elle est bagarreuse, tenace, j'espère que ce n'est qu'un coup de tête sous le coup de la déception."
Mais Bartoli semble avoir déjà fait une croix sur un retour. "Ou je m'investis complètement ou je ne fais pas les choses. Attendre la fin de la saison pour voir la saison prochaine, ce n'est pas envisageable. Je ne reviendrai pas. Je ne suis pas comme ça", avait-elle dit un peu plus tôt.
"Sacrifices"
Handicapée par un physique qu'elle qualifie de commun, obligée de faire "plus de sacrifices que les autres" pour afficher le niveau de forme exigé, Bartoli n'est à la base "pas faite pour le haut niveau", a toujours dit son père Walter, un médecin, qui l'a initiée au tennis à l'âge de six ans.
Couvée par ce dernier en dehors de toute structure fédérale, elle met du temps à percer au plus haut niveau, une lenteur qu'elle attribue à la priorité accordée aux études jusqu'à la sortie de l'adolescence.
Au prix de plusieurs soubresauts et va-et-vient, elle s'affranchit de la tutelle paternelle, par consentement mutuel, insiste-t-elle, au cours d'un printemps maussade sur les courts mais déterminant dans sa vie.
Revenue en équipe de France, elle se trouve d'autres relais comme Mauresmo. Désormais entourée par une vraie garde prétorienne, elle rayonne, libérée, pour vivre le plus grand moment de sa carrière sur le Central de Wimbledon, sous les yeux émus de Walter, rendu à sa simple condition de "papa".
Marion Bartoli surprend alors tous les observateurs en enlevant le titre le plus prestigieux du tennis mondial, devenant la troisième Française de l'ère Open à gagner l'un des quatre tournois majeurs.
L'annonce de sa fin de carrière est tout aussi surprenante. Après Wimbledon, elle avait vite retrouvé le chemin des courts pour préparer son retour lors de la tournée américaine sur dur, avec l'US Open, fin août, en ligne de mire.