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© AFP/Justin TALLIS
Gaël Monfils en conférence de presse à Londres, le 11 novembre 2016, à deux jours du début du Masters final de tennis
Trentenaire depuis deux mois, Gaël Monfils découvre sur le tard l'air raréfié des cimes du tennis au Masters à Londres où il est difficile de savoir à quoi s'attendre avec le Français convalescent et toujours aussi déroutant.
Il faut remonter à Andres Gimeno et Bob Hewitt en 1972 pour trouver un joueur aussi âgé à s'asseoir pour la première fois à la table des rois, qui réunit en fin d'année les huit meilleurs joueurs de la saison dans le cadre ouaté et bleuâtre de l'O2 Arena.
L'expérience de "la Monf", qui a disputé son premier Roland-Garros en 2005, ne sera pas inutile pour apprivoiser un événement qui ne ressemble à aucun autre et où les athlètes sont encore plus choyés que d'habitude, avec notamment un vestiaire personnalisé pour chacun.
"C'est cool, on s'est sapés, il y a une bonne ambiance", a lancé l'Antillais, décontracté au possible dans son costard-cravate, en remontant la Tamise en navette fluviale jeudi soir pour se rendre au dîner de gala sur le Cutty Sark, un légendaire voilier du XIXe siècle.
Vendredi, en conférence de presse, il a surtout assuré qu'il se sentait à sa place parmi les seigneurs de la raquette. "Impressionnant? Je ne sais pas trop. Il ne faut pas oublier que ces gars-là sont mes potes depuis que j'ai onze ans et que j'ai été dans le Top 10 longtemps."
Du haut de son sixième rang mondial, le meilleur classement de sa carrière, Monfils compte bien "faire bonne figure" dans ce "tournoi de l'excellence où on rencontre la crème de la crème".
Le tirage au sort lui a donné un petit coup de pouce en le plaçant dans un groupe " Ivan Lendl " très ouvert. Le Français commence dimanche face au Canadien Milos Raonic , qui s'est blessé à une cuisse à Bercy et qu'il a battu trois fois sur cinq.
- 'Faire des miracles' -
Dominic Thiem , l'autre néophyte du tournoi, semble lui aussi à sa portée, d'autant que le jeune Autrichien est apparu complètement sur les rotules dernièrement.
Quant à Novak Djokovic , il ne l'a certes jamais battu en treize rencontres, mais le Serbe pique lui aussi sérieusement du nez depuis sa victoire à Roland-Garros en juin.
Finir dans les deux premiers de ce groupe n'a rien de farfelu. Reste à savoir à quel Monfils on aura droit. Le demi-finaliste conquérant de l'US Open, le vainqueur autoritaire de Washington ? Ou son "frère", celui qui a piteusement perdu au premier tour à Stockholm contre le Portugais Gastao Elias (61e mondial) lors son dernier match à ce jour ?
Forfait à Paris-Bercy, aux arrêts complets pendant trois semaines pour une blessure aux côtes, "la Monf" manque sérieusement de rythme et ressent toujours des "douleurs de reprise".
Mais il a déjà prouvé dans le passé, notamment à Roland-Garros, qu'il était capable de retrouver très vite un très haut niveau après une blessure. Pas plus tard que cet été, il a réussi une tournée américaine remarquable après son forfait à Roland-Garros suivi d'un Wimbledon insignifiant.
"J'espère arriver, sans trop d'entraînement, à faire des miracles. Je l'ai déjà fait, pourquoi pas ici", a-t-il dit vendredi.
Son premier objectif sera déjà de faire mieux que le dernier Français à s'être aligné au Masters, un tournoi qu'aucun Tricolore n'a jamais remporté.
En 2013, Richard Gasquet avait perdu ses trois matches et s'était fait plaquer par son entraîneur Riccardo Piatti en plein tournoi. Il sera difficile de faire pire.