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© AFP/JOHANNES EISELE
L'Australien Nick Kyrgios
au tournoi de Shangahi, le 12 octobre 2016
Le divan ou le piquet... Sanctionné pour une énième incartade, l'incontrôlable Australien Nick Kyrgios a accepté lundi de consulter un psychologue "pour (s')améliorer sur et en dehors du court" à la demande de l'ATP, sous peine d'être suspendu jusqu'au 15 janvier.
Balles "cadeaux" pour son modeste adversaire allemand Mischa Zverev, refus de retourner un service, injure envers un spectateur qui le sifflait pour son manque d'investissement: le non-match de Kyrgios, mercredi au deuxième tour du Masters 1000 de Shanghai, a été l'écart de trop pour l'Association des joueurs professionnels de tennis. Elle a donc décidé de marquer le coup avec le jeune loup du circuit, coutumier des coups de sang à 21 ans.
Pour son "comportement anti-sportif", il sera éloigné des terrains pendant au minimum trois semaines, jusqu'au 7 novembre, à condition d'entamer un travail "avec un psychologue du sport". Huit semaines s'il refuse.
Le "Kid de Canberra", qui a aussi écopé de deux amendes d'un montant total de 41.500 dollars (37.750 euros) a "accepté" de "s'entourer des conseils d'un professionnel", selon la Fédération australienne qui va l'aider "à s'améliorer professionnellement et personnellement".
"Je respecte et je comprends la décision de l'ATP. Je vais utiliser cette période sans compétition pour m'améliorer sur et en dehors des courts", a affirmé dans un communiqué l'intéressé qui a "hâte de revenir en 2017". Car l'année 2016 est d'ores et déjà terminée pour lui.
- Pas de Masters -
Avec une suspension réduite, il ne foulerait de nouveau les courts que le 7 novembre, au lendemain de la finale du Masters 1000 de Paris. Conséquence: il ne pourrait pas défendre ses chances de se qualifier - pour la première fois - pour le Masters (13-20 novembre à Londres), le dernier tournoi de l'année qui rassemble les huit joueurs les mieux classés.
"Je regrette que mon année se termine de cette manière (...) C'était un objectif important pour moi", a souligné Kyrgios, considéré comme un futur grand du tennis mais capable du meilleur comme du pire.
En l'espace de quatre jours, il a encore montré ses deux facettes. Côté pile en remportant dimanche 9 octobre le tournoi de Tokyo, son troisième titre de la saison et de sa carrière. Côté face en balançant son match à Shanghai contre Zverev, alors 110e mondial et issu des qualifications, vainqueur en deux petits sets (6-3, 6-1).
Kyrgios avait quitté le court sous des huées. "Je ne leur dois rien", avait-il rétorqué.
- Mal-être -
Lundi, il a "présenté des excuses" et expliqué son emportement par une fatigue physique et psychologique. Il l'a attribuée "aux voyages" et aux efforts qu'il a dû faire après l'US Open pour revenir de blessure (hanche) et "relever des défis" comme tenter de se qualifier pour le Masters.
En juin 2015, la révélation de Wimbledon 2014, où il avait atteint les quarts de finale en battant Rafael Nadal (à 19 ans), avait déjà fait part d'un certain mal-être dans la presse liée à la pression du haut niveau. Il avait soutenu ne pas aimer le tennis "tant que cela" et préférer le basket.
Serait-ce l'une des raisons de ses multiples incartades? Avant l'épisode de Shanghai, le joueur au service supersonique et aux tenues "flashy" avait déjà écopé d'amendes pour des coups de sang, à Wimbledon entre autres.
Il avait aussi insulté Stan Wawrinka à Montréal en août 2015 (avant de s'excuser) et avait refusé de disputer les Jeux de Rio en raison d'un conflit avec le Comité olympique australien. Cela n'est pas passé inaperçu, surtout dans un univers aussi aseptisé que le tennis.
Après avoir condamné son comportement à Shanghai, le patron de l'ATP Chris Kermode a émis le souhait que Kyrgios, "avec de l'aide" soit capable d'utiliser son "talent phénoménal (...) de manière constructive sur le circuit".