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© AFP/Yann COATSALIOU
Le Français Lucas Pouille face à l'Uruguayen Pablo Cuevas lors du Masters 1000 de Monte-Carlo, le 21 avril 2017
Andy Murray et Stan Wawrinka ne sont plus là pour le gêner et ses "grands frères" français non plus... Lucas Pouille a une belle occasion de briller sous le soleil de Monte-Carlo où une première finale en Masters 1000 lui tend les bras.
Le grand espoir du tennis hexagonal, 23 ans, s'est fait peur vendredi face à l'Uruguayen Pablo Cuevas lors d'un match décousu. Mais il a fait honneur à son statut de mieux classé (17e contre 27e) en débreakant le "terrien" alors que celui-ci était à deux points du match.
Il fallait encore du sang-froid pour écarter une balle de break sur le jeu suivant puis faire craquer le lauréat le "terrien" d'Amérique latine et s'offrir un beau coup de projecteur, alors que Jo-Wilfried Tsonga , Gilles Simon , Gaël Monfils et Richard Gasquet ne sont pas (ou plus) sur le Rocher.
Près d'un an après la demi-finale perdue à Rome contre Andy Murray , revoici donc le jeune Pouille dans le dernier carré d'un Masters 1000, catégorie située juste en deçà des tournois du Grand Chelem.
Issu des qualifications à l'époque, le protégé d'Emmanuel Planque, qui avait formé Michaël Llodra, a changé de dimension même s'il reste un "jeune joueur encore en formation" selon son coach.
"Je joue mieux au tennis, j'ai progressé aux niveaux tactique, technique et physique (...) Je rate beaucoup moins de coups neutres. Je bouge mieux, cela me permet de tenir plus longtemps et de ramener plus de balles", explique ce jeune homme discret aux allures d'adolescent et au redoutable coup droit.
Ces progrès lui ont permis de grimper l'an passé de la 90e à la 15e place (son meilleur classement), soit la meilleure progression de l'ATP.
Pouille a aussi décroché son premier titre à Metz et disputé ses deux premiers quarts de finale en Grand Chelem: à Wimbledon puis à l'US Open après un succès épique contre Rafael Nadal .
Il est en outre devenu incontournable en équipe de France de Coupe Davis, qu'il a hissée avec ses partenaires en demi-finales (15-17 contre la Serbie), après un début de saison correct sur le circuit ATP.
- Partenaire d'entraînement du "Maître" -
Il a joué une finale à Marseille (battu par Jo-Wilfried Tsonga ) et une autre à Dubaï (défait par Murray), après s'être préparé l'hiver dernier avec Roger Federer .
Partenaire d'entraînement régulier du "Maître" et de Wawrinka, Pouille a la réputation d'être un travailleur acharné, ce que confirme Emmanuel Planque qui le fait avancer "étape par étape" en prenant soin d'évacuer la pression et de relativiser les défaites.
En Principauté, Pouille était le favori de chacun de ses quatre matches précédents, un statut qu'il a su gérer. Le destin l'a un peu aidé. Dans sa moitié de tableau, Tsonga, Murray et Wawrinka sont tombés et son compatriote Adrian Mannarino a abandonné contre lui au bout de 11 minutes lors des huitièmes de finale.
Samedi, contre l'Espagnol Albert Ramos (24e), "terrien" comme Cuevas mais gaucher, il aura aussi ce statut. Se projette-t-il déjà vers la finale? "Forcément, c'est humain", répond-il, avec respect et méfiance vis-à-vis de son adversaire.
Quart-de-finaliste à Roland-Garros l'an passé, Ramos a éliminé le N.1 mondial Murray avant d'accrocher à son tableau de chasse le Croate Marin Cilic , lauréat de l'US Open 2014.
Mais, "c'est forcément mieux de jouer Ramos qu'un (Andy) Murray ou un Stan (Wawrinka) qui, une fois arrivés en demi-finales, jouent à un niveau élevé."
A lui de saisir cette belle occasion.