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© AFP/Pornchai Kittiwongsakul
Gilles Simon
, lors de son match du tournoi de Bangkok contre le Japonais Go Soeda, le 27 septembre 2012.
Animé par "une envie profonde d'être seul", Gilles Simon va désormais voler de ses propres ailes, sans entraîneur, sur le circuit de tennis, comme il l'a expliqué jeudi dans un entretien à l'AFP.
"J'ai beaucoup de mal à changer, j'ai la même raquette depuis dix ans, mais là il fallait que je le tente", explique le champion français, joint au téléphone à Bangkok, où il rencontre vendredi son pote Gaël Monfils et où il joue son dernier tournoi avec Thierry Tulasne , son entraîneur depuis six ans.
"C'est triste de se quitter car au bout de six ans ce n'est pas juste ton coach. Ca va faire bizarre mais on se quitte en bons termes et on a d'ailleurs décidé de finir le tournoi ensemble. J'avais gagné à Marseille en 2007 une semaine seulement après le début de notre collaboration. Ce serait rigolo de finir sur un autre titre ici, même si ça sera dur", souligne Simon, toujours gêné à une épaule, pour son premier tournoi depuis l'US Open.
Evoluer sans entraîneur est une chose rare dans le Top 20, cette caste d'élite à laquelle Gilles Simon , 19e cette semaine, appartient de manière quasi ininterrompue depuis quatre ans. Mais en France, ils sont désormais deux avec Simon et Jo-Wilfried Tsonga qui, depuis sa séparation avec Eric Winogradsky en avril 2011, écume le circuit dans coach, même s'il réfléchit à en retrouver un prochainement.
"C'est rare oui mais ça va arriver de plus en plus car on a un Top 20 qui vieillit. Quand tu approches de tes 30 ans, tu as moins besoin d'être guidé comme au début", estime Simon. Comme Roger Federer dans le temps, il va donc continuer seul. "Ca ne remet pas en cause les compétences de Thierry. Mes dix titres, ma demi-finale au Masters, ma sixième place mondiale (en 2009), c'est avec lui", dit-il.
"Mais ça fait quatre ans que je suis dans les vingt premiers et j'ai envie d'aller plus haut. Or j'ai le sentiment aujourd'hui d'être un peu bloqué et que ça vient de moi. J'ai besoin de me débrouiller un peu tout seul, de casser ma routine et de voir ce que ça peut donner."
"Je n'ai jamais réussi à trouver l'attitude que je devais avoir sur un terrain. Un jour je suis calme, un autre je m'énerve. C'est peut-être ma limite. Il faut que je trouve plus de sérénité et je pense que devoir chercher les solutions au fond de moi va énormément m'aider. Aujourd'hui je n'ai envie d'entendre aucun autre discours que le mien. J'ai une envie profonde d'être seul, avec personne qui me regarde, pas de staff, pas de camp", insiste-t-il.
A bientôt 28 ans, le 27 décembre, le papa d'un petit Timothée estime "arriver à un moment de ma carrière où je ne veux plus chercher l'approbation de quelqu'un, mais juste faire les choses comme je le sens".
Même s'ils en ont finalement peu parlé ensemble, il ne réfute pas le parallèle avec Tsonga. "Je sais que ça lui a fait du bien et ça montre que ça peut marcher", glisse Simon qui n'a pas peur des voyages en solitaire, lui qui a "connu ça plus jeune" et qui a tendance à "bien se débrouiller".
Pour mener à bien son expérience, Simon ne se donne pas de date butoir. "Il faut prendre le temps car les résultats ne sont pas toujours liés immédiatement à la démarche. Les autres jouent bien, les matches sont durs, explique-t-il. A un moment je sentirais si je suis bien comme ça ou s'il faut que je reprenne quelqu'un. Et dans ce cas, ce sera peut-être Thierry."