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© AFP/Seyllou
Le Français Axel Michon durant une compétition organisée par la Fédération internationale de tennis le 4 décembre 2013 à Dakar
Loin des lumières du circuit ATP, les galériens du tennis comme Axel Michon écument les tournois ITF, à la recherche des moindres points qui leur permettraient de décrocher le graal, une place dans un tournoi du Grand Chelem.
Le jeune Français de 23 ans était au tournoi Future de Dakar début décembre, pour grignoter quelques places et tenter de gagner son billet pour Melbourne et les qualifications de l'Open d'Australie, en janvier.
En début de tournoi, il était 239e mondial, le meilleur classement de sa carrière. Tête de série N.2 de l'épreuve, l'objectif était au moins la finale pour Axel Michon, après trois victoires en 2013, en Slovénie et en Egypte, par deux fois, la dernière début novembre à Sharm El-Sheikh.
"L'idée c'est d'aller au bout pour avoir le maximum de points ATP à la fin de la semaine, pour améliorer mon classement en vue d'entrer dans les qualifs de l'Open d'Australie", expliquait alors le jeune Français à l'AFP, tout sourire, au sortir de son quart de finale victorieux face au Tchèque Ivo Minar, seulement 397e certes, mais ex-62e mondial.
Tournoi "sans hospitalité"
"Quand tu es classé dans les 200 ou 300 mondiaux, ta vie ne ressemble pas à celle de Nadal ou Federer, c'est certain, mais on vit tout autant notre passion", lâche en rigolant le joueur, originaire de Normandie.
L'Open ITF de Dakar est dans le jargon un "Future 15.000 dollars SH", l'avant dernier niveau du circuit ITF. 15.000 dollars, c'est la dotation totale du tournoi, et "SH, c'est pour +sans hospitalité+", explique à l'AFP Jean-Luc Reynartz, juge arbitre belge du tournoi: "Ici, les joueurs payent leur billet d'avion, leur hôtel et leur nourriture, il faut donc être motivé".
Pour Axel Michon, qui voyage 35 semaines par an, la plupart du temps seul pour minimiser les coûts, le circuit ITF est le lot quotidien. Son budget pour l'année se situe entre 30.000 et 35.000 euros, répartis entre ses propres deniers, diverses dotations de sponsors et une aide fédérale, puisque depuis ses 15 ans il fait parti du pôle espoir de la Fédération française de tennis et s?entraîne au stade Roland-Garros à Paris.
Avec ses 53 victoires pour 25 défaites, le jeune joueur a seulement empoché 29.096 dollars (21.150 euros) de gains sur les tournois. Il est donc déficitaire cette année.
"Je ne rentre pas dans mes frais"
"Je suis suivi par deux entraîneurs à la FFT, auxquels je verse 8% de mon +prize money+ (gains lors des tournois) annuel et qui me suivent de temps en temps. Mais sinon, c'est moi qui gère tout et je ne rentre pas dans mes frais pour l'instant", confirme-t-il.
Pour venir à Dakar, Axel a ainsi déboursé près de 1.000 euros, "alors que le vainqueur du tournoi peut espérer repartir avec 1.400 euros et une trentaine de points ATP", souligne Jean-Luc Reynartz.
Mais le butin finalement décroché par Axel Michon a été moindre: il s'est incliné dès les demi-finales, contre l'Autrichien Maximilian Neuchrist, qu'il devançait pourtant de 150 places au classement mondial.
© AFP/Seyllou
Le Français Axel Michon durant une compétition organisée par la Fédération internationale de tennis le 4 décembre 2013 à Dakar
Dès la sortie du court, après deux heures et demi de bataille sous le soleil brûlant, il avait récupéré son +prize money+. Une somme qui couvre à peine ses frais de la semaine.
"Il y a des moments compliqués, je ne gagne pas ma vie, mais je me débrouille et je vis ma passion, je ne suis pas à plaindre", avait-il confié à l'AFP après cette défaite. "Maintenant, on va attendre le tableau des qualifications en Australie et on verra bien si je rentre dedans".
Après ce tournoi de Dakar, Axel Michon a reculé à la 250e place. Il ne saura qu'au dernier moment s'il lui faut acheter un billet d'avion pour Melbourne.