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Benoît Paire, lors du Masters 1000 de Paris, le 31 octobre 2016
Selfies, autographes et encouragements pour ses partenaires: Benoît Paire, le "bad boy" du tennis français désormais conseillé par le boxeur Brahim Asloum, a affiché son meilleur visage mercredi lors des modestes Interclubs à Boulogne-Billancourt, pour commencer à oublier une saison cauchemardesque.
Aucune victoire en tournoi et une saison dont le point d'orgue restera son exclusion des jeux Olympiques de Rio pour manquement à la discipline: Paire a fait très fort, mais en dehors des courts, en 2016. Une saison débutée à la 18e place mondiale et achevée à la 47e.
D'où, cette escapade en Interclubs, avec les couleurs du TC Lillois face à Boulogne-Billancourt.
"J'essaie d'oublier 2016 mais, en même temps, ça peut m'être utile. Il faut que je me serve de mes erreurs: retenir le positif et gommer le négatif", explique l'Avignonnais de 27 ans.
Le but? "Repartir sur de nouvelles bases, retrouver de la confiance".
Les bases débutent par l'entourage. Alors, Paire a fait venir un nouveau visage dans son staff: l'ancien boxeur Brahim Asloum, champion du monde mi-mouches WBA (2007-2009) et champion olympique à Sydney (2000), dont l'objectif est de canaliser celui qui a parfois tendance à déraper sur les courts.
Pour le tennis pur, le Français a fait confiance à Thierry Champion , qui sera son entraîneur tout en s'occupant de Richard Gasquet .
- Asloum, 'coach mental' -
"Je suis un peu son coach mental, mais aussi physique, car l'un ne va pas sans l'autre", développe Asloum.
"Je connais un peu le tennis, mais je connais surtout le sport de haut niveau. Il y a de la frustration dans tous les sports. La différence, en tennis, c'est qu'il faut se battre sur tous les points", ajoute l'ancien boxeur.
Cette constance, c'est ce qui manque justement à Paire. "C'est un champion, mais s'il veut devenir un grand champion, il faut qu'il soit plus régulier. Il a le talent pour être dans les dix premiers mondiaux", assure Henri Magniant, président du TC Lillois.
© AFP/THOMAS SAMSON
L'ex-boxeur Brahim Asloum soutient la campagne "Je rêve des Jeux" de la candidature de Paris-2024, le 25 septembre 2015
"C'est un artiste, il a une âme d'artiste. Il faut le prendre comme ça et l'amener au plus haut niveau en tenant compte de sa personnalité", ajoute Magniant qui évoque "vraiment un bon garçon".
Retour par la case Interclubs, donc, mais aussi les tournois Challenger, comme celui de Mouilleron-le-Captif (défaite en demi-finale) il y a une dizaine de jours.
A Boulogne-Billancourt, mercredi, la bonne cinquantaine de spectateurs n'avait quasiment d'yeux que pour Paire, mais on restait loin du battage médiatique qui entoure un tournoi ATP.
Cette reconstruction presque anonyme ressemble à celle qu'il avait déjà effectuée en 2015, après une saison pourrie par une blessure au genou gauche. Un travail long et difficile qui lui avait permis de retrouver le top 20 mondial.
Mais, cette fois, il ne s'agit surtout pas d'un retour en arrière, selon Asloum: "Il faut faire, il faut jouer. Il n'y a pas de petit ou de grand tournoi, il n'y a que le travail. Mettre son ego de côté, c'est le signe d'un champion", explique l'ancien boxeur.
Oubliés, les vieux démons? Benoît Paire l'assure: "En 2017, je veux faire de mon mieux pour ne pas avoir de regrets."