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En choisissant la Française Amélie Mauresmo pour entraîneur, l'Ecossais Andy Murray a provoqué une petite révolution dimanche, les exemples de champions entraînés par des femmes étant rarissimes dans le tennis et dans le sport en général.
"Je suis excité par les possibilités offertes par ce partenariat et Amélie est quelqu'un que j'ai toujours admiré", a indiqué le N.8 mondial, au sujet de l'actuelle capitaine de l'équipe de France de Fed Cup.
"Elle a fait face à l'adversité à de nombreuses reprises au cours de sa carrière, et a été une joueuse fantastique, qui a gagné des titres majeurs, dont Wimbledon", a précisé l'Ecossais, sans coach depuis la mi-mars et sa séparation avec Ivan Lendl .
L'Américain d'origine tchèque, huit fois titré en Grand Chelem, avait décidé d'arrêter de conseiller le Britannique après deux ans d'une collaboration marquée par deux premiers succès en Grand Chelem, à l'US Open 2012 et à Wimbledon 2013, ainsi que par une médaille d'or olympique en simple à Londres.
Mauresmo, ancienne N.1 mondiale, victorieuse de deux Majeurs (Wimbledon et l'Open d'Australie en 2006) au cours d'une carrière arrêtée en décembre 2009, s'occupera "dans un premier temps" de Murray pour la saison sur herbe. Une période durant laquelle l'Ecossais de 27 ans compte sur "l'expérience" et "l'expertise tactique" de l'ex-N.1 mondiale pour "s'améliorer".
"C'est sympa de voir une femme entraîner l'un des meilleurs joueurs du monde. J'espère que cela marchera entre eux deux", a réagi sur Twitter l'ancienne championne américaine Martina Navratilova . "Bon choix", a souligné à son tour sur le réseau social sa compatriote et septuple vainqueur de Roland-Garros, Chris Evert .
Selon le Français Guy Forget , Mauresmo va apporter "un regard nouveau" à l'Ecossais. "Elle a une légitimité à ce poste et connaît très bien les subtilités du jeu sur gazon. J'espère qu'elle arrivera à lui faire passer des messages pour rendre son style plus offensif. Andy Murray peut être encore plus percutant que ce qu'il a montré jusqu'à présent", a-t-il estimé.
Dans l'univers de la petite balle jaune, un homme qui fait appel à une femme est chose rare. Mauresmo, déjà, avait ponctuellement conseillé le Français Michaël Llodra. Et Murray lui-même avait longtemps été entraîné par sa mère, Judy.
- Quelques précédents -
Sur le circuit professionnel, l'Ouzbek Denis Istomin est lui toujours conseillé par sa mère. Le légendaire Jimmy Connors l'avait été aussi. Quant au Kazakh Mikhail Kukushkin, il est allé plus loin en épousant son coach Anastasia Kukushkina, avec qui il travaille depuis 2009.
Le Russe Andrei Chesnokov , membre du top 10 au début des années 90, avait été dirigé pendant quasiment toute sa carrière par Tatiana Naumko. Et l'Américain Tim Mayotte avait lui brièvement tenté l'expérience avec sa compatriote Billie Jean King .
Dans le sport en général, un homme entraînant une femme ou une équipe féminine est chose courante. Mais les mentalités évoluent et l'inverse n'est plus invraisemblable. La Portugaise Helena Costa a ainsi créé une véritable onde de choc en devenant, à compter de la saison prochaine, la première femme à diriger un club de football professionnel, celui de Clermont, en 2e div. française.
"Je sais que c'est un événement quelque part dans le monde du tennis. C'est une grande histoire à écrire, je suppose", a reconnu à ce sujet Mauresmo, contactée il y a plusieurs semaines par Murray.
"Je suis heureuse de ce nouveau challenge", a ajouté l'ancienne N.1 mondiale, qui dit avoir accepté parce qu'elle est passionnée par son sport et qu'elle aime relever les défis.
Mais ces nouvelles fonctions ne changeront rien à son capitanat chez les Bleues, a-t-elle assuré: "Dans ma tête, ce n'était pas ou la Fed Cup ou Andy. (...) L'idée n'est pas de faire du full-time. La moitié de l'année ce sera déjà bien".