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© AFP/FRANCK FIFE
Le Britannique Andy Murray
à son entrée sur le court central de Paris-Bercy avant le forfait de son adversaire le Croate Milos Raonic
, le 5 novembre 2016
Le tennis a un nouveau patron, Andy Murray , parvenu samedi à la première place mondiale pour la première fois de sa carrière... sans jouer: un paradoxe pour un champion qui a toujours forcé le respect par sa ténacité sur le court.
Depuis la défaite de Novak Djokovic en quarts, l'Écossais, âgé de 29 ans, n'avait plus que la demi-finale du Masters 1000 de Paris-Bercy contre Milos Raonic à gagner. Mais le Canadien, touché à la cuisse la veille contre Jo-Wilfried Tsonga , a déclaré forfait.
"Évidemment, je ne pensais pas que ça allait se passer comme ça! Mais cette place de N.1 ne s'est pas jouée en une semaine. J'aurais aimé l'obtenir sur le court, mais c'est l'aboutissement de nombreuses années de travail", a réagi Murray, qui succède à Djokovic, sur le trône depuis juillet 2014.
En finale, Murray affrontera dimanche un invité-surprise, le géant américain John Isner (2,06), car le Croate Marin Cilic , battu 6-3, 6-4, n'avait pas digéré son exploit de la veille contre le désormais ex-N.1 mondial.
En quête d'un premier titre à Paris, le Britannique aura pour devoir d'être à la hauteur de son nouveau statut face à ce grand serveur (18 aces, 80% de premières balles en demi-finale) contre lequel il n'a jamais perdu en sept duels.
© AFP/MIGUEL MEDINA
Le Britannique Andy Murray
après sa victoire contre le Tchèque Tomas Berdych
, le 4 novembre 2016 à Paris-Bercy
Murray est le 26e numéro un mondial du tennis depuis la création du classement ATP en 1973, et le premier Britannique. Il lui a fallu beaucoup de patience pour parvenir à cet accomplissement.
Seul l'Australien John Newcombe était plus âgé que lui lorsqu'il atteignit pour la première fois le sommet (en 1974). Personne n'a attendu plus longtemps pour passer de la deuxième à la première marche: il était devenu N.2 en août 2009 et l'était resté pendant 76 semaines, en plusieurs tronçons, alternativement derrière Roger Federer , Rafael Nadal et Novak Djokovic .
- 45 victoires en 48 matches -
En cinq mois, l'accélération de l'histoire a été fulgurante. Après sa défaite en finale de Roland-Garros contre Djokovic, en juin, alors qu'il avait à peine la moitié des points du Serbe au classement ATP, personne n'imaginait qu'il pourrait le dépasser avant longtemps.
Mais Djokovic, une fois accompli son grand dessein, remporter les quatre tournois majeurs, est entré dans une période de flottement: défaites au troisième tour de Wimbledon puis au premier des JO et en finale de l'US Open. L'Écossais s'est engouffré dans la brèche.
"Après Roland-Garros, je ne pensais pas y arriver cette année. J'étais tellement loin au classement et il fallait gagner tellement de matches!", a reconnu Murray, épaulé de nouveau depuis le printemps par Ivan Lendl , l'entraîneur qui l'avait conduit à ses premiers grands succès en 2012 (US Open, JO) et 2013 (Wimbledon).
Depuis la mi-juin, il n'a presque plus perdu: 45 matches gagnés sur les 48 derniers disputés (18 d'affilée, série en cours), 6 tournois remportés sur 8 joués, dont son deuxième Wimbledon et ses deuxièmes jeux Olympiques. Seules ombres au tableau: ses défaites en quarts de finale de l'US Open face au Japonais Kei Nishikori et en demi-finale de la Coupe Davis face à l'Argentin Juan Martin Del Potro .
Après Paris, Murray essaiera de profiter de son élan pour l'emporter pour la première fois au Masters, à partir du 13 novembre, devant son public. A Londres, il ne pourra se permettre aucun relâchement. Son avance ne sera que de 405 points s'il gagne à Paris-Bercy dimanche. Une victoire de Djokovic à Londres aurait donc toutes les chances de faire remonter le Serbe sur le trône. Début 2017 en revanche, l'Écossais aura beaucoup moins de points à défendre, car son rival avait énormément gagné jusqu'à Roland-Garros.