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© AFP/Thomas Coex
Le Français Jo-Wilfried Tsonga
servant face à l'Espagnol David Ferrer
lors du Tournoi de Roland Garros le 7 juin 2013 à Paris
Pour Jo-Wilfried Tsonga , l'édition 2013 de Roland-Garros restera d'abord comme une opportunité en or ratée de retourner en finale d'un tournoi du Grand Chelem, malgré tous les progrès qu'il a accomplis ces derniers mois.
Arrivé en demi-finale sans avoir perdu le moindre set, après avoir écoeuré Roger Federer en quarts de finale, le N.1 français paraissait avoir tous les arguments pour pousser plus loin, cinq ans après sa finale de l'Open d'Australie, perdue face à Novak Djokovic .
La France frémissait enfin à l'espoir de s'être trouvé un possible vainqueur en Grand Chelem, 30 ans après le dernier succès tricolore du genre, celui de Yannick Noah à Roland-Garros.
Cette espérance était d'autant plus justifiée que Tsonga n'avait en face de lui aucun des quatre invincibles: Federer, Djokovic, Andy Murray et Rafael Nadal . Le Suisse l'avait privé de la finale à l'Open d'Australie en 2010, le Serbe à Wimbledon en 2011, et le Britannique à Wimbledon en 2012.
Constant au plus haut niveau depuis de longues années, David Ferrer n'entre pas dans la même catégorie que les quatre autres. Ce qui n'a pas empêché l'Espagnol de balayer vendredi (6-1, 7-6, 6-2) un Tsonga passé complètement au travers de son match.
Or, les occasions de s'engouffrer en finale d'un tournoi du Grand Chelem sont plus que rares. Ces trois derniers années, hors du quatuor précité, seuls Robin Söderling à Roland-Garros en 2010 et Tomas Berdych à Wimbledon en 2010 également, y sont arrivés.
Et, pour ce qui est de remporter un Grand Chelem, depuis 2006, un seul joueur ne s'appelant ni Federer, ni Nadal, ni Djokovic, ni Murray l'a fait : il s'agit de Juan Martin Del Potro à l'US Open 2009.
Gagner en régularité
Rien ne dit donc que l'opportunité se représentera de si tôt pour Tsonga. "C'est dommage pour lui, il aurait tellement rêvé de gagner ici. On le voyait depuis le début dans sa manière d'être. Il doit être extrêmement déçu", soulignait après le match le DTN Patrice Hagelauer.
"Il va falloir rebondir derrière ce genre de défaite", ajouta-t-il. "Ce n'est jamais facile quand on est en demi-finale et qu'on sent qu'on passe à côté de quelque chose d'aussi grand. Cà va être difficile à vivre. Il va se réveiller demain et c'est toujours le lendemain qu'on réalise."
© AFP/Patrick Kovarik
Le Français Jo-Wilfried Tsonga
lors du match de demi-finale contre l'Espagnol David Ferrer
le 7 juin 2013 à Roland Garros à Paris
Pour repartir du bon pied, le Français devra surtout retenir les progrès entrevus depuis le début de son association, à la fin octobre 2012, avec l'entraîneur australien Roger Rasheed. Il est aujourd'hui plus affuté physiquement qu'avant et a progressé sur ses coups faibles, comme le revers.
Pour franchir le dernier palier, il lui reste désormais avant tout à gagner en régularité. Quand tout va, Tsonga est quasiment inarrêtable. Mais quand rien ne fonctionne, il a encore tendance à sombrer bien en-dessous du niveau minimal exigé à ce niveau.
"C'est ça gagner un grand chelem aujourd'hui", remarque Arnaud Di Pasquale , le futur DTN à compter du 1er juillet. "Au-delà de la maturité, il faut enchaîner sept matches de suite. C'est très dur, très long, encore plus sur terre battue."
Mais le Français a encore le temps. Il peut s'inspirer de Ferrer, qui jouera dimanche sa première finale de Grand Chelem à 31 ans, après cinq échecs en demi-finale. L'Espagnol sera d'ailleurs le premier trentenaire depuis 1990 à disputer la finale de Roland-Garros.
Tsonga devra en tout cas rapidement évacuer la déception pour se tourner vers Wimbledon, sans doute le tournoi qui convient le mieux à se qualités naturelles et où il a atteint une fois les quarts de finale (2010) et deux fois les demi-finales (2011, 2012) en seulement cinq participations.