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© AFP/Martin Bureau
Jo-Wilfried Tsonga
lors d'un match contre Troicki à Roland-Garros le 2 juin 2013
Comme Yannick Noah en 1983, Jo-Wilfried Tsonga arrive en quarts de finale de Roland-Garros sans avoir perdu un set: mais maintenant il faut abattre un mythe avec Roger Federer sur le Central.
Trente ans après la dernière victoire française en Grand Chelem, personne n'ose encore vraiment croire à la fin du tunnel, mais ça faisait aussi un moment que la petite lueur d'espoir n'avait pas brillé aussi fort.
Rafael Nadal n'est pas au mieux et se trouve de toute façon dans l'autre moitié de tableau de Tsonga, tout comme Novak Djokovic , l'autre épouvantail.
S'il veut devenir le premier Français à jouer la finale de Roland-Garros depuis le discours raté d' Henri Leconte en 1988, Tsonga doit encore battre deux adversaires: d'abord Federer qui a vacillé dimanche contre Gilles Simon . Puis, un Espagnol, mais pas le plus terrible, David Ferrer ou Tommy Robredo .
"Moi, j'y crois, dit-il. Alors, j'invite les gens à y croire avec moi. Je sais que ce sont des joueurs exceptionnels. Mais je sais aussi que je les ai déjà battus. Pour moi, le vrai challenge n'est pas d'en battre un, mais plusieurs à la suite. Pour l'instant, je ne l'ai jamais fait."
Le chemin reste long, mais paraît un peu moins escarpé que par le passé, aussi parce que Tsonga n'est jamais apparu aussi solide à Paris que cette année.
Au-delà des signes que certains estiment prémonitoires -Tsonga est tête de série N.6 à Paris comme Noah il y a trente ans- c'est, de manière plus triviale, la façon avec laquelle le Manceau a conduit ses quatre premiers matches qui ravive aujourd'hui la flamme.
Avec seulement 37 jeux perdus (35 pour Noah en 1983), Tsonga a déroulé en patron vers son dixième quart de finale en Grand Chelem, égalant le record de... Noah, bien sûr, avec une chance très raisonnable de le dépasser bientôt.
Et c'est la première fois qu'il atteint ce stade de la compétition sans perdre un seul set. "Il est maître de son sujet", résume son ancien capitaine de Coupe Davis Guy Forget . "Forcément, mon jeu est en place", répond Tsonga.
Comme "Yannick", vainqueur d' Ivan Lendl à ce stade de la compétition à la grande époque, voilà donc Tsonga devant le premier grand col de sa quinzaine.
L'année dernière, il avait échoué de justesse à cette altitude, malgré quatre balles de match face au N.1 mondial Novak Djokovic . "Un grand moment de sport avec malheureusement une fin tragique pour moi", se souvient-il.
"J'ai envie de mieux", ajoute Tsonga qui, depuis, est incontestablement devenu un meilleur joueur sur terre battue où il a brillé en Coupe Davis cette année et atteint sa première grande demi-finale, à Monte-Carlo.
Lorsqu'on rencontre Federer on n'est, à moins de s'appeler Djokovic ou Nadal, jamais le favori. Mais Tsonga l'a déjà battu trois fois dont une en Grand Chelem, il y a deux ans à Wimbledon où il est devenu le premier à battre le "roi soleil" après avoir remonté un handicap de deux sets à zéro.
"Il m'a battu dans le passé, deux (sic) fois je crois, il peut le refaire", dit Federer qui, même s'il minimise le ratio de victoires de Tsonga, se méfie de son troisième adversaire français de suite après Julien Benneteau et Simon.
"Jo sait que c'est possible, estime ce dernier. Il bouge bien. Il n'a pas perdu d'énergie. Il est plus régulier que les autres années, je ne le vois pas avoir d'accident. Je pense que ça va être un bon combat."