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L'expérience face à la fougue de la jeunesse, c'est l'affiche de la finale dames de Roland-Garros, samedi, entre la star russe Maria Sharapova et la jeune Roumaine Simona Halep , avide de conquête.
La notoriété de Sharapova, 27 ans, n'est plus à présenter. Titrée en 2012 aux Internationaux de France, finaliste pour la troisième année consécutive, la "Tsarine" est une immense vedette sur le court et en dehors.
Elle fait partie des sept joueuses, jusqu'ici, qui ont remporté tous les tournois du Grand Chelem. Elle s'est imposée à Wimbledon en 2004 à seulement 17 ans, puis à l'US Open (2006), à l'Open d'Australie (2008) et sur la terre battue parisienne, il y a donc deux ans.
Icône publicitaire, femme d'affaires à la tête d'une entreprise de confiseries (Sugarpova), Sharapova est l'athlète la plus riche de la planète selon le magazine américain Forbes.
- Du 57e au 4e rang en un an -
Halep, qui dispute sa première finale en Grand Chelem, est, quant à elle, une nouvelle venue, incarnant à 22 ans l'avenir du tennis féminin. Sa trajectoire fulgurante a consolidé sa réputation.
En l'espace d'un an, la joueuse de Constanta, sur les bords de la mer Noire, a fait un énorme bond au classement, passant du 57e au 4e rang mondial. Elle sera assurée de pointer à la troisième place, quel que soit le résultat de la finale.
Tacticienne hors pair sur les courts, la Roumaine, qui construit ses points en usant ses adversaires, a remporté la bagatelle de sept titres en treize mois. L'Américaine Serena Williams , reine de la WTA, est la seule à avoir fait mieux.
Quart de finaliste à l'Open d'Australie, elle a avancé à Roland-Garros à la manière d'un rouleau compresseur, ne concédant pas le moindre set, et ne laissant filer que 30 jeux (5 par match en moyenne).
Sharapova, à l'inverse, a dû batailler davantage pour se frayer un chemin jusqu'en finale, puisant dans ses ressources mentales pour faire chuter successivement la trentenaire australienne Samantha Stosur en huitième, l'Espagnole Garbine Muguruza et la Canadienne Eugenie Bouchard, en quart et en demie.
A chaque fois, la Russe a concédé la première manche et a su inverser la tendance grâce à son mental de combattante. "Quand je me retrouve dans ce genre de situation, quand je ne joue pas bien ou que je suis derrière, je refuse tout simplement d'abandonner, parce que je travaille trop dur pour laisser filer un match", explique l'intéressée, qui a ainsi renversé la situation à huit reprises cette saison.
Face à Halep, qu'elle a battue à trois reprises en autant de confrontations, la longiligne (1,88 m) et élégante Sharapova pourra miser sur son expérience, mais devra redoubler d'application sur son service, qui a failli la trahir en demie (9 doubles fautes).
- Enfin une finale en trois sets?-
Entre la Russe, cogneuse de fond de court, et la Roumaine, travailleuse infatigable variant bien les angles, la confrontation s'annonce palpitante.
Défaite par Sharapova à Madrid en mai, après avoir remporté la première manche, la Roumaine rêve de revanche. "J'avais très bien démarré, j'étais rapide et j'ouvrais bien les angles. Mais elle était très bien revenue et avait frappé très fort. Il faudra que je sois agressive, que je joue rapidement et que je garde mon calme", fait valoir Halep, qui espère marcher sur les traces de son manager, Virginia Ruzici , seule Roumaine à s'être imposée à Roland-Garros (1978) jusqu'ici.
"Elle mérite sa place. C'est une joueuse constante, ce qui est une grande qualité. Mais je donnerai le meilleur de moi-même et me battrai jusqu'au dernier point", prévient Sharapova.
Avec cette opposition de styles, Roland-Garros aura peut-être droit à une finale en trois sets. Pareil scénario ne s'est plus produit sur la terre ocre de la Porte d'Auteuil depuis 2001.
A l'époque, l'Américaine Jennifer Capriati s'était imposée 12-10 dans la dernière manche contre la Belge Kim Clijsters .