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© AFP/Martin Bureau
L'Américaine Serena Williams
face à l'Italienne Sara Errani
lors de la demi-finale du Tournoi de Roland Garros le 6 juin 2013 à Paris
Serena Williams a les cartes en main face à Maria Sharapova samedi en finale de Roland-Garros pour boucler un itinéraire extraordinaire depuis son élimination au premier tour l'an dernier.
Le titre de Sharapova ne tient plus qu'à un fil et c'est Serena qui détient les ciseaux. Sacrée à Paris en 2012, la grande blonde russe, N.2 mondiale, est une immense championne dont l'orgueil et le travail ont fini par avoir raison de son allergie à la terre battue qui convient si peu à son jeu.
Aussi carnassière soit-elle, ce n'est pourtant pas la Russe qui détient les clés de la finale. Mais son adversaire, N.1 mondiale, tout aussi déterminée mais tellement plus irrésistible, et contre laquelle Sharapova n'a plus levé les bras à la balle de match depuis neuf ans et douze rencontres.
"Je ne redoute rien chez Sharapova. Ça ne dépend pas d'elle, ça dépend de Serena. Si elle fait le match qu'elle doit faire, c'est elle qui soulèvera la coupe", dit Patrick Mouratoglou, l'entraîneur français de l'Américaine qui est à l'origine de la transformation spectaculaire de sa championne.
Jusque-là, la carrière de Serena peut se résumer à deux périodes. Une première, au début des années 2000, où elle vampirise le circuit avec sa soeur Venus qu'elle bat en finale de Roland-Garros en 2002, et décroche les quatre titres du Grand Chelem à cheval sur deux ans, le fameux "Serena Slam".
Puis une deuxième, plus irrégulière, où elle alterne les périodes fastes pour faire monter son palmarès en Grand Chelem à quinze titres et les moments de déprime, émaillés de blessures et de problèmes personnels.
De temps en temps elle sort de sa retraite pour écraser la concurrence avant de disparaître de nouveau pendant de longues semaines, laissant le circuit se lamenter sur l'absence d'une vraie patronne.
"Elle a vu la mort de près"
Ce temps-là est révolu depuis qu'elle a touché le fond sur le plan sportif en encaissant l'année dernière à Roland-Garros la première défaite au premier tour en Grand Chelem de sa carrière.
Quelques heures plus tard, elle a appelé Mouratoglou. "Je cherchais seulement un endroit où taper la balle. Mais j'ai aimé certains de ses conseils et je me suis dit que ça valait le coup d'essayer", raconte-t-elle. Et depuis elle ravage tout: Wimbledon, le titre olympique, l'US Open le Masters, dix titres sur treize tournois disputés et un ratio victoires/défaites (70/3) juste incroyable.
Comment expliquer cette métamorphose d'une championne à éclipses redevenue un rouleau-compresseur à un âge, 31 ans, où beaucoup sont déjà à la retraite ?
Pour Patrick Mouratoglou un épisode a tout déclenché, lorsqu'elle a été hospitalisée d'urgence pour une embolie pulmonaire le 2 mars 2011: "avoir vu la mort de près lui a fait prendre conscience de l'importance de beaucoup de choses et elle a retrouvé la motivation à ce moment-là."
Concernée autant qu'elle pouvait être dissipée par le passé, Serena est aujourd'hui dans une forme resplendissante, malgré "un penchant pour les chips et les macarons" et croque aujourd'hui dans tout ce qui bouge.
"un peu chez elle"
© AFP/Miguel Medina
L'Américaine Serena Williams
servant face à l'Italienne Sara Errani
lors du tournoi de Roland Garros le 6 juin 2013 à Paris
"Je veux tout gagner, chaque match, chaque point", dit l'Américaine qui reste sur trente victoires consécutives, la meilleure série de sa carrière.
"Avant, j'étais toujours stressée. Aujourd'hui je m'amuse beaucoup plus", ajoute Serena qui s'adresse désormais en français au public de Roland-Garros où elle "se sent pour la première fois un peu chez elle", selon Mouratoglou.
"Je la compare beaucoup à Federer, conclut l'entraîneur. Comme lui, Serena possède un palmarès exceptionnel et a toujours autant envie de jouer. Elle regarde des vidéo de tennis tout le temps. C'est devenu une vraie passion."