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Après une longue période de doute due à une blessure et une dégringolade au classement, Pauline Parmentier a vu le bout du tunnel à Roland-Garros en atteignant pour la première fois les huitièmes de finale en Grand Chelem.
"C'est le plus grand moment de ma carrière. C'est beaucoup d'émotion. Un truc de fou !", savourait la Nordiste, 28 ans et 145e mondiale, vendredi soir après sa victoire au forceps face à l'Allemande Mona Barthel (74e).
Comme lors de ses deux précédents matches, Pauline Parmentier a perdu la première manche. Comme à chaque fois, elle s'est bagarrée, misant sur son coup droit massue et une confiance toute neuve pour renverser une situation mal engagée.
Lutter pour inverser la tendance, c'est devenu son combat quotidien depuis de longs mois. Ancienne 40e mondiale (juillet 2008), elle était redescendue bien bas (225e) fin 2013 à cause d'une tendinite à l'épaule droite ayant miné sa saison.
Il y a un an, elle n'avait même pas passé un tour à Roland-Garros, balayée dès son entrée en lice (6-0, 6-1) par la Slovaque Magdalena Rybarikova (34e).
Le temps des sélections en équipes de France de Fed Cup et des titres (Tachkent en 2007, Bad Gastein en 2008) semblait loin. Pour remonter la pente, la protégée d'Alexia Dechaume s'est rabattue sur les épreuves secondaires, "les petits tournois où il n'y a pas de ramasseurs de balles".
Au lieu de l'enfoncer davantage, ses passages à Andrézieux-Bouthéon, Saint-Gaudens, Croissy-Beaubourg ou encore Cagnes-sur-Mer, l'ont rassérénée.
"Cela m'a beaucoup aidé. Ça aurait pu être terrible, j'aurais pu ne pas gagner de match, perdre au premier ou deuxième tour et galérer. Ça aurait été vraiment très difficile. J'ai eu la chance de bien jouer, d'en gagner un assez vite (à Grenoble en février). Du coup, c'est vrai, cela m'a fait du bien", explique la compagne de Loïc Courteau, l'ancien entraîneur d'Amélie Mauresmo.
Alors, pour son retour à Roland-Garros, grâce à une invitation, la Ch'ti a décidé de "vivre le truc" sans trop gamberger, elle qui a souvent "stressé" lors de ce grand rendez-vous.
- 'Je prends un peu confiance' -
L'approche psychologique va porter ses fruits. Dès son entrée en lice, Parmentier, en toute décontraction, se paie le luxe de battre l'Italienne Roberta Vinci , 20e mondiale.
Elle confirme ensuite face à la Kazakhe Yaroslava Shvedova (69e) lors d'un match disputé sur deux jours en raison de la pluie.
En se revoyant si agressive, si sûre d'elle dans les moments-clés, tourner autour de la balle pour ajuster et lâcher son puissant coup droit, Parmentier n'y croyait pas elle-même. "J'ai vu deux ou trois passages de mon match et je me suis dit : +Tu joues grave+. Cela ne m'était jamais arrivé."
Puis vient le tour de Barthel. La jeune Allemande de 23 ans a servi pour le match dans le dernier acte, avant de céder sous les assauts de la Française, devant un public du court N.7 en folie.
"Je vais peut-être dire que je prends un peu confiance en moi. Je ne pensais pas pouvoir le dire un jour", se dit désormais la Française.
Pour son prochain match, dimanche, le défi s'annonce bien plus relevé. Elle affrontera la jeune et ambitieuse Espagnole Garbine Maguruza (35e), qui a frappé un grand coup en surclassant au deuxième tour la N.1 mondiale Serena Williams .