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© AFP/Patrick Kovarik
L'Espagnol Rafael Nadal
avec son trophée après avoir remporté pour la 8e fois le tournoi de Roland Garros le 9 juin 2013 à Paris
En remportant dimanche son huitième Roland-Garros, Rafael Nadal est entré un peu plus dans l'histoire du tennis et a parachevé son formidable retour sur le devant de la scène, après des mois de doute.
Comme c'était prévisible, le Majorquin n'a laissé aucune chance à David Ferrer (6-3, 6-2, 6-3) lors d'une finale 100% espagnole à sens unique, perturbée par la pluie et des opposants au mariage pour tous.
Le principal suspense a été de savoir en combien de secondes les agents de la sécurité allaient, sous les yeux d'Usain Bolt, rattraper cet hostile au mariage pour tous, entré torse nu sur le Central avec un fumigène à la main.
L'autre interrogation a porté sur le pouvoir de nuisance de la pluie, tombée pendant une grande partie du match, mais sans jamais interrompre la finale.
Pour le reste, le public n'a que peu vibré devant un match où Nadal s'est conscieusement appliqué à laminer les maigres espoirs de Ferrer, dont c'était la première finale dans un tournoi du Grand Chelem.
"Il a été le meilleur. Il sait tout faire, il frappe fort, il a une belle main, un physique incroyable. Rien à dire", a dit un Ferrer à peine déçu et étonné par le fait qu'il doublera Nadal à la quatrième place mondiale lundi.
Si le scénario a manqué de punch et que l'histoire a semblé bégayer dimanche, ce huitième sacre est tout de même assez extraordinaire.
D'abord parce que Nadal devient le premier joueur de l'histoire à remporter huit fois le même tournoi du Grand Chelem, dépassant l'Américain Pete Sampras et le Suisse Roger Federer qui ont gagné "seulement" sept fois Wimbledon.
Puis parce que Majorquin revient de très loin après une blessure au genou gauche qui l'a couché sur le flanc pendant sept mois, la plus longue pause forcée de sa carrière, avec de vraies interrogations à la clé.
© AFP/Patrick Kovarik
L'Espagnol Rafael Nadal
après sa victoire contre David Ferrer
en finale de Roland Garros le 9 juin 2013 à Paris
Très inquiet cet hiver, au point de se demander s'il allait pouvoir retrouver tous ses super pouvoirs, il était encore anxieux au moment de reprendre la compétition en février à Vina Del Mar, une cité balnéaire chilienne.
Sur les traces de Sampras et Federer
Mais depuis il a levé tous les doutes, avec sept titres (plus deux finales) en neuf tournois disputés, dont celui à Roland-Garros où, après trois premier tours laborieux, il est pleinement redevenu lui-même.
"C'est une de mes victoires les plus spéciales, c'est certain. L'année dernière j'ai connu beaucoup de bas, si ma famille et mon équipe n'avaient pas été là, ça aurait été impossible", a-t-il dit avant de recevoir le Trophée des Mousquetaires des mains de l'homme le plus rapide du monde, Usain Bolt.
A 27 ans, Nadal en est désormais à douze titres du Grand Chelem, déjà. Sa domination à Paris, où il a remporté sa 59e victoire, un nouveau record, en 60 matches, est telle qu'il peut envisager sérieusement d'améliorer encore ce total. Voire de rattraper les deux seuls joueurs qui le précédent encore au nombre de victoires en Grand Chelem: Sampras (14) et Federer (17).
© AFP/Thomas Coex
Davide Ferrer (à gauche) avec Rafael Nadal
et Usain Bolt lors de la remise des trophées du tournoi de Roland Garros le 9 juin 2013 à Paris
Son rival le plus sérieux dans les années à venir sera sans doute encore le N.1 mondial Novak Djokovic qu'il a battu lors d'une demi-finale d'anthologie dont on sait maintenant que c'était effectivement la "finale avant la lettre".
Pour le reste, la quinzaine a été conforme à la logique avec deux vainqueurs indiscutables: Nadal et ses 265 victoires en 276 matches sur terre battue depuis 2005, ainsi que la N.1 mondiale Serena Williams dans le simple dames.
Après une première semaine pluvieuse, la deuxième a été belle avec trois points forts, Gasquet-Wawrinka, Tsonga-Federer et Djokovic-Nadal.
Avant de se terminer sur un final classique, même si son oncle et entraîneur Toni a dit: "Huit titres ici, c'est juste incroyable. Je ne comprends pas. Quand je regardais Borg, il me semblait imbattable. Pas +Rafa+".
Aucun doute pourtant: c'est bien son neveu le roi de Roland-Garros.