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© AFP/Kenzo Tribouillard
Gaël Monfils salue le public après sa victoire au 2e tour de Roland-Garros face au Letton Ernests Gulbis
, le 29 mai 2013
Gaël Monfils a encore enthousiasmé mercredi le public de Roland-Garros, avec une victoire au deuxième tour sur le Letton Ernests Gulbis au cours de laquelle il a exhibé à la fois ses qualités physiques surnaturelles et son sens inné du spectacle.
Ce n'est qu'une illusion évidemment, mais la fatigue ne semble jamais peser sur les jambes du Français. Quarante-huit heures après son marathon en cinq sets face au N.6 mondial Tomas Berdych , il a enchaîné par un nouveau combat extrêmement intense en quatre sets: 6-7 (5/7), 6-4, 7-6 (7/4), 6-2.
Assez versatile, Gulbis, quart de finaliste à Roland-Garros en 2008, a souvent balancé des matches par le passé. Mais le Letton était bien luné cette fois-ci. C'est seulement grâce à sa résistance physique hors norme et à son entêtement à défendre chaque centimètre de terrain que Monfils a eu le dernier mot.
La fatigue, le 81e mondial en connaît pourtant la sensation. Le moins qu'on puisse dire est qu'il n'a pas abordé cette rencontre dans un état de grande fraîcheur. Il a joué mercredi son 12e match en 17 jours, après avoir gagné un titre à Bordeaux et été finaliste à Nice.
"Je suis fatigué. J'essaie de ne pas le montrer. Avec l'adrénaline, j'arrive à la contenir, mais c'est une vraie fatigue", a-t-il expliqué après coup. "J'ai le corps plus lourd le matin, je mets plus de temps pour me dérouiller. J'essaie juste de faire les choses minutieusement pour récupérer le plus possible."
Monfils a plusieurs fois paru au point de rupture. Il a souffert contre un Gulbis frappant le plomb dans le premier set. La situation est même devenue franchement mal engagée quand il a été mené 4-2 au deuxième set. Mais le Français a continué à persévérer, à ramener toujours plus de balles.
"Je me pose moins de questions que vous"
Si Gulbis n'a pas vraiment dégoupillé, contrairement à sa fâcheuse habitude, il a pris chaque fois un peu plus de risques, souvent un peu trop. Le Letton a fini avec 69 fautes directes. Mais c'est surtout le tie-break du troisième set qui a fait la différence.
"Le troisième lui a fait mal. A la fin de ce set il m'a dit que ça commençait à faire un peu long. Je lui ai répondu: t'inquiètes pas, on en a encore pour une heure et demie minimum ! Je pense que ça l'a un peu dégoûté", a raconté tout sourire Monfils.
Pendant que le public en joie lançait une ola, le Français s'est même permis de sortir son téléphone pour filmer la scène. Après avoir pris soin d'en demander l'autorisation à l'arbitre de chaise.
Au bout du rouleau, Gulbis a complètement lâché dans le dernier set. "Je vais aller travailler ma condition physique", a réagi le Letton, reconnaissant avoir nettement manqué de peps dans le quatrième set.
Monfils considère la suite du tournoi avec ambition, mais aussi beaucoup de modération. Il rencontrera au troisième tour l'Espagnol Tommy Robredo , un spécialiste de la terre battue aux abonnés absents depuis quelques mois mais qui semble retrouver la forme.
"La fatigue, ça ne part pas du jour au lendemain. Le meilleur moyen pour récupérer c'est de se reposer, chose que je ne fais pas. J'essaie juste de ne pas y penser", a remarqué le Parisien, avant de lâcher mi-amusé, mi-agacé aux journalistes qui l'interrogeaient sur son état d'esprit :"Je sens que je me pose moins de questions que vous".