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© AFP/Jacques Demarthon
Un court de tennis à Roland-Garros
Stoppée dans ses ambitions financières concernant la cession des droits télévisés de Roland-Garros, contrariée dans sa volonté d'agrandir son stade de la Porte d'Auteuil, la Fédération française de tennis (FFT) contre-attaque avec un rapport vantant les retombées économiques de son sport.
Ce document, commandé à un cabinet réputé de conseil en prospective économique (le BIPE), entend ainsi démontrer l'apport en matière d'emploi, de cotisations sociales, de contributions fiscales du tennis en France, lui-même largement financé grâce au succès de Roland-Garros.
"La réalité des chiffres le montre: le tennis français contribue à un certain succès de notre pays. Et préserver la pérennité de Roland-Garros, ce n'est pas simplement préserver les intérêts +un peu égoïstes+ du tennis français, mais un système qui fait du bien à tout le monde", a affirmé le directeur général de la FFT et de Roland-Garros Gilbert Ysern, mardi lors de la présentation de cette étude.
Selon ce document, la petite balle jaune procure un emploi à "27.800 personnes sur l'ensemble du territoire", dont près de 4.700 d'emplois directs à l'occasion du seul tournoi du Grand Chelem.
Roland-Garros, c'est aussi 80 millions d'euros de création de richesses par an, 54 millions d'euros d'impôts et de taxes collectés ainsi qu'un gain marginal cumulé de 360 millions d'euros en valeur ajoutée d'ici à 2030 lorsque le tournoi aura, selon le voeu de ses organisateurs, trouvé un nouveau modèle économique grâce à l'extension de la superficie du stade qui l'accueille Porte d'Auteuil.
"La constitution de cet écosystème est la résultante du développement continu du tournoi de Roland-Garros depuis le milieu des années 70", ajoute le BIPE, arguant que les bénéfices du tournoi servaient au financement de l'ensemble de la filière nationale.
La démonstration voulue par Gilbert Ysern n'est pas innocente en matière de timing. Si la FFT vient de remporter une victoire devant la cour administrative d'appel de Paris qui a validé l'extension du stade sur une partie des serres d'Auteuil, les opposants à ce projet ont déposé de nouveaux recours pour tenter de le bloquer. Or, sans agrandissement de sa surface, "Roland-Garros est mort dans 20 ans", martèle régulièrement le directeur général de la FFT.
"Rassurer ceux qui auraient des doutes"
Par ailleurs, et bien plus embêtant à court terme, les organisateurs du deuxième tournoi du Grand Chelem de l'année viennent d'enregistrer une sacrée déconvenue lors de l'appel d'offres lancé au sujet des droits télévisés détenus jusqu'en 2014 par France Télévisions pour 15 millions d'euros par an.
© AFP/Patrick Kovarik
Le directeur général de la FFT et de Roland-Garros Gilbert Ysern lors d'une conférence de presse, le 25 mai 2013 à Paris
Alors qu'ils attendaient un sérieuse revalorisation de l'offre (comparable au tarif où se monnaye leur homologue de Wimbledon -30 M EUR - ou de l'US Open -60 M EUR ), les patrons de Roland-Garros n'ont enregistré qu'une offre... inférieure au prix actuel émanant de France Télévisions en ce qui concerne l'offre gratuite et en clair.
Engagée dans des négociations de gré à gré pour boucler le dossier en janvier, la FFT espère faire monter un peu les enchères mais ne croit plus raisonnablement pouvoir obtenir autant que prévu.
Dans ce contexte morose, la publication de chiffres attestant des bienfaits du tennis pour la santé de l'économie prend tout son sens.
Cette étude, c'est aussi une façon "d'envoyer un message", de rassurer "ceux qui auraient des doutes" sur l'impact économique et social du tournoi du Grand Chelem, a souligné Gilbert Ysern mardi.