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© AFP/Gabriel BOUYS
Le patron du tennis français Bernard Giudicelli (lunettes noires) à Roland-Garros, le 2 juin 2017
La justice a annulé la décision qui avait désigné un mandataire pour représenter la Fédération française de tennis dans l'enquête sur un trafic présumé de billets visant l'ancien président de la FFT, selon une ordonnance dont a eu connaissance l'AFP vendredi.
Dans son ordonnance du 11 mai, le président du tribunal de grande instance de Paris estime que "la situation de la FFT" qui pouvait justifier la nomination d'un mandataire, "a été modifiée", à la suite de l'élection du nouveau président le 18 février à la tête de la fédération, Bernard Giudicelli.
Le 17 janvier, la justice avait décidé de nommer un mandataire en considérant que son prédécesseur Jean Gachassin ne pouvait représenter la FFT dans une affaire où il pourrait lui-même être inquiété, comme le soutenaient devant le tribunal cinq clubs de tennis, affiliés à la fédération.
"La justice confirme la capacité des nouveaux dirigeants (...) à assurer pleinement la défense des intérêts de la Fédération et à la représenter dans la procédure en cours", a déclaré la FFT dans un communiqué.
Destinataire en mai 2015 d'un courrier anonyme mettant en cause l'ancien président de la FFT, Jean Gachassin (2009-2017) dans un trafic de billets de Roland-Garros, l'Inspection générale de la jeunesse et des sports (Igjs) avait mené une mission de contrôle et transmis un signalement à la justice. Le parquet national financier avait ouvert en mars 2016 une enquête sur des faits présumés de détournement de biens et trafic d'influence.
Jean Gachassin est soupçonné, quand il était patron de la ligue de tennis de Midi-Pyrénées, puis de la FFT, d'avoir cédé des billets à prix coûtant à un ami, agent de voyage dans son Sud-Ouest natal, qui les aurait revendus au moins cinq fois plus cher.
D'après le rapport de l'Igjs, révélé par Mediapart, d'"anciens joueurs français de premier plan" sont aussi concernés par les soupçons de reventes de billets. Les inspecteurs estimaient aussi que M. Giudicelli et le vice-président de la FFT, Jean-Pierre Dartevelle, avaient décidé de passer ces pratiques sous silence pour protéger l'institution, tout en mettant à l'écart Jean Gachassin "pour la gestion des dossiers majeurs".
Le tribunal estime toutefois que "les éléments sont insuffisants en l?état pour affirmer (...) que le nouveau président M. Giudicelli serait également impliqué, au-delà du silence observé sur les agissements reprochés".