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© AFP/CLIVE BRUNSKILL
Le Britannique Andy Murray
vainqueur de l'US Open en dominant Novak Djokovic
à Flushing Meadows, le 10 septembre 2016
Qui donnera son nom au millésime 2016 du tennis? Andy Murray ou Novak Djokovic ? Le classement a clairement désigné l'Écossais, N.1 mondial pour la première fois de sa carrière, mais l'histoire ne fera pas forcément le même choix.
- Murray vainqueur aux points -
Deux Grands Chelems (Open d'Australie et Roland-Garros) pour Djokovic, un seul (Wimbledon) pour Murray, mais aussi les jeux Olympiques et le Masters dans l'escarcelle de ce dernier; quatre Masters 1000 pour le Serbe (Indian Wells, Miami, Madrid, Toronto), trois pour le Britannique (Rome, Shanghai, Paris-Bercy), trois victoires à deux pour Djokovic dans leurs duels de l'année: difficile de dire qui a fait la plus belle cueillette. Le barème de l'ATP a délivré son verdict: avant d'entamer l'exercice 2017, Murray totalise 12.410 points contre 11.780 pour Djokovic, 630 points d'écart, soit ce que rapporte une finale de Masters 1000 comme Monte-Carlo ou Miami. Le "champion du monde 2016" est bien l'Écossais.
- Djokovic dans le grand livre -
Mais l'exploit qui sera à jamais dans les livres est celui de Djokovic. Quatre à la suite! En gagnant enfin Roland-Garros, après l'Open d'Australie en début d'année et l'US Open et Wimbledon en 2015, le Serbe a fait le "Grand Chelem sur deux ans". Personne n'avait détenu en même temps les quatre titres majeurs depuis Rod Laver . D'ailleurs, rien ne semblait devoir priver "Nole" du vrai Grand Chelem, en une année calendaire, celui que l'Australien avait réussi en 1969. Il rayonnait de confiance après avoir atteint son objectif ultime: compléter sa collection avec le dernier titre majeur qui lui manquait, comme Roger Federer (en 2009) et Rafael Nadal (en 2010). C'était peut-être là le problème. Comment se remotiver quand on a tout eu?
- Hiver et printemps serbes -
© AFP/MARTIN BUREAU
Le Serbe Novak Djokovic
enfin sacré à Roland-Garros, le 5 juin 2016 à l'issue de sa victoire sur Andy Murray
Djokovic, 29 ans, avait faim en attaquant cette saison 2016, car le grand accomplissement était à portée de raquette. Open d'Australie, Indian Wells, Miami, Madrid, Roland-Garros: le Serbe a fait presque carton plein pendant six mois exceptionnels. Mais Paris était le point culminant. Après ce fut la descente, ponctuée de douloureux gadins à Wimbledon (3e tour) et aux jeux Olympiques (1er tour). Pas un effondrement certes - il a quand même gagné le Masters 1000 de Toronto et joué les finales de l'US Open et du Masters - mais un incontestable étiolement.
- Été et automne écossais -
Voyant la porte ouverte, Murray s'y est engouffré avec voracité. Son énorme retard du mois de juin, lorsqu'il avait à peine la moitié des points de Djokovic, a fondu au fil des victoires. Son deuxième Wimbledon, sa deuxième médaille d'or olympique d'affilée et sa première victoire au Masters resteront les chefs d?oeuvre de cet impressionnant sprint final. Avant même la finale de Paris-Bercy, il devenait le 26e numéro un du classement mondial, et le premier Britannique. Qui l'aurait parié neuf mois avant, lorsqu'il avait perdu sa cinquième finale à l'Open d'Australie ? Heureusement que la naissance de son premier enfant, quelques semaines plus tard, lui avait permis de remettre les choses à leur juste place, car sportivement l'avenir semblait bouché.
- Et maintenant ? -
Murray a-t-il pris une autre dimension, à 29 ans? ou a-t-il surtout profité de l'effacement des ses trois comparses du Big Four, Djokovic avant tout, mais aussi Federer, absent depuis juillet, et Nadal, dans le doute après sa blessure du printemps? En tout cas, l'Écossais a toutes les cartes en main pour rester N.1 mondial au moins jusqu'à l'été prochain. Dans le système en vigueur à l'ATP, les résultats de 2017 remplaceront ceux de 2016 de semaine en semaine. Ayant presque tout gagné pendant six mois, Djokovic a peu de chance d'augmenter son total, au contraire de Murray, qui ne s'était réveillé qu'en mai. Après Roland-Garros, ce sera une autre histoire.