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© AFP/FRANCK FIFE
Le Serbe Novak Djokovic
lors de son quart de finale perdu à Paris-Bercy face au Croate Marin Cilic
, le 4 novembre 2016
Novak Djokovic vacille sur son trône: battu vendredi par Marin Cilic 6-4, 7-6 (7/2) en quarts de finale du Masters 1000 de Paris-Bercy, où il était triple tenant du titre, le Serbe perdra la place de N.1 mondial si Andy Murray atteint la finale.
Les chiffres avaient pourtant de quoi lui donner confiance. Contre le Croate, il n'avait jamais perdu en 14 rencontres. Dans leur dernier duel, en demi-finale de l'US Open 2015, il ne lui avait laissé que trois jeux (6-0, 6-1, 6-2).
Mais depuis cet été, Djokovic, 29 ans, n'est plus tout à fait le même. Après avoir atteint l'objectif de sa vie au mois de juin en remportant enfin à Roland-Garros, le dernier trophée du Grand Chelem qui manquait à son palmarès, il est entré dans une période de flottement.
Battu au troisième tour de Wimbledon, puis d'entrée aux jeux Olympiques et en finale de l'US Open, l'homme aux douze trophées majeurs a vu l?Écossais revenir à toute vitesse sur ses basques et menacer la place de N.1 qu'il occupe depuis juillet 2014. Inimaginable il y a encore cinq mois, quand il avait presque deux fois plus de points que Murray au classement ATP!
"(A Roland-Garros), j'ai ressenti beaucoup d'émotions, beaucoup de sensations. La fierté et la satisfaction étaient immenses, mais c'était aussi épuisant", a expliqué le champion.
"Cela a mis les choses en perspective et posé des questions sur la direction que je voulais prendre", a-t-il admis, avant d'assurer qu'il n'était "pas trop inquiet pour l'avenir".
"J'ai joué longtemps au plus haut niveau possible. Les baisses de forme sont normales", a-t-il dit.
Bien sûr, Cilic n'est pas n'importe quel adversaire. Vainqueur de son premier Masters 1000 à Cincinnati en août, décisif contre la France en demi-finale de la Coupe Davis en septembre, le grand Croate (1,98 m) rejoue enfin, à 28 ans, le tennis qui lui avait permis de gagner l'US Open en 2014.
Titré pour la seizième fois de sa carrière dimanche à Bâle, il abordait le match en situation idéale - tout à gagner et rien à perdre - ayant assuré la veille sa place au Masters de Londres (pour la deuxième fois après 2014).
- Murray a le sommet en vue -
Djokovic a été dominé dans l'échange par les grandes frappes de coup droit du N.10 mondial, comme la veille pendant un set par le Bulgare Grigor Dimitrov . Mais cette fois-ci, il n'a pas pu retourner la situation.
© AFP/MIGUEL MEDINA
Le Croate Marin Cilic
, tombeur du N°1 mondial Novak Djokovic
, le 4 novembre 2016 à Paris-Bercy
Le public y a cru pourtant quand il a servi pour le gain du deuxième set, menant 5-4, mais il a alors commis deux doubles fautes, puis quand il a sauvé magnifiquement deux balles de match à 5-6, 15-40 dans le deuxième set. Comme le Serbe a perdu l'ascendant mental qu'il possédait sur tous ses adversaires, c'est lui qui s'est effondré dans le tie-break.
"Je n'ai pas joué aussi bien que j'aurais voulu. Dans les moments importants, je n'ai pas fait ce qu'il fallait", a-t-il reconnu.
Murray a encore deux rencontres à gagner pour devenir N.1 pour la première fois de sa carrière: vendredi soir en quart de finale contre le Tchèque Tomas Berdych et samedi en demie face au vainqueur du match entre le Français Jo-Wilfried Tsonga et le Canadien Milos Raonic .
Vu sa forme des dernières semaines, c'est plus que faisable: il reste sur trois tournois et 17 matches gagnés d'affilée; sa dernière défaite contre l'un de ces trois hommes remontent à plus de deux ans.
Pour Djokovic en tout cas, cela n'aurait rien d'un hold-up. "Il est très près d'y arriver et il le mérite. La façon dont il a élevé son niveau ces derniers mois est extraordinaire", a dit le Serbe.