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© AFP/William West
Le Suisse Stanislas Wawrinka après sa demi-finale victorieuse contre Tomas Berdych
à l'Open d'Australie, le 23 janvier 2014
Resté des années dans l'ombre encombrante de son compatriote Roger Federer , le Suisse Stanislas Wawrinka a fini, à force de patience et de ténacité, par capter sa part de lumière en atteignant la finale de l'Open d'Australie.
Passage de témoin: cette qualification combinée à la défaite dans l'autre demi-finale de Federer face à Rafael Nadal font de Wawrinka le nouveau N.1 suisse.
Depuis dix ans, le tennis suisse ne vit que par et pour Federer, l'homme aux 17 titres du Grand Chelem, citoyen du monde, apôtre de l'élégance et meilleur ambassadeur du pays.
D'autres en auraient sans doute pris ombrage, pour mieux se perdre. Mais Wawrinka est un homme posé, qui n'a jamais couru après la notoriété et ne jalouse pas Federer.
Les deux joueurs sont assez proches. Ensemble, ils ont été sacrés champions olympiques en double à Pékin en 2008, et Wawrinka ne cesse de vanter les mérites du "meilleur joueur de l'histoire".
Celui-ci n'a pas manqué de le féliciter mardi après sa victoire sur Novak Djokovic , le N.2 mondial et triple tenant du titre, et a raconté comment ils se congratulaient avec son épouse Mirka sur chaque gros point de "Stan".
Federer a aussi une petite part dans les succès de Wawrinka, car il lui prête à titre gracieux son entraîneur Séverin Luthi, qui est dans sa tribune les soirs de match.
Détermination sans faille
Seul le refus persistant de Federer de s'impliquer à fond dans les campagnes de Coupe Davis a parfois instillé un froid entre eux, Wawrinka y voyant peut-être un manque de reconnaissance en ses qualités.
Si Wawrinka a réussi à tracer son chemin pour enfin accéder à la première finale en Grand Chelem de sa carrière, à 28 ans, il le doit à son éthique de travail et sa détermination sans faille.
L'an dernier, il s'est fait tatouer sur le bras gauche une phrase de l'écrivain irlandais Samuel Beckett qui résume parfaitement sa philosophie. "Ever tried. Ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better." (Toujours essayé. Toujours échoué. Peu importe. Essaie encore. Echoue encore. Echoue mieux").
Proche des joueurs français, avec lesquels il s'entraîne régulièrement, il les impressionne par sa résistance physique. Une qualité qui lui vaut son surnom de "Stanimal", qui fait fureur sur les réseaux sociaux.
Pendant longtemps Wawrinka a été un marathonien, doté d'un magnifique revers à une main, qui pouvait pousser les meilleurs dans des matchs sans fin, pour invariablement finir par les perdre.
Mais depuis un an, l'histoire s'est accélérée. Le déclic a été son match perdu en huitièmes de finale l'an passé à l'Open d'Australie face à Djokovic en cinq sets (12-10 au cinquième).
Le choix juste avec Norman
Wawrinka a ensuite fait le choix juste en avril en prenant pour entraîneur Magnus Norman , N.2 mondial en 2000. Le Suédois avait mené son compatriote Robin Soderling à deux finales à Roland-Garros en 2009 et 2010.
La collaboration a immédiatement porté ses fruits. Un mois après, le Suisse a réintégré le Top 10, pour la première fois depuis 2008.
"Nous avons immédiatement eu des résultats incroyables ensemble", observe Wawrinka. "Il me pousse chaque jour sur le court avant et après chaque match. C'est un mec génial et un très bon entraîneur. On adore travailler ensemble."
Les résultats se sont ensuite enchaînés. Il a accédé à sa première demi-finale en Grand Chelem, à l'US Open. Puis s'est qualifié pour son premier Masters, où il a encore atteint les demi-finales. Dans les deux cas, Djokovic a été son bourreau.
"Il y a une très forte génération. Les gars du Top 4, Roger, Novak, Rafa ( Rafael Nadal ), Andy (Murray), ils ont gagné tous les tournois du Grand Chelem depuis des années et des années", souligne Wawrinka.
"Ce sont juste de meilleurs joueurs que nous, que tous les autres. Ce sont des joueurs et des combattants fantastiques", dit-il. "Il faut faire avec, se battre. J'essaie toujours de m'améliorer, de trouver des solutions pour améliorer mon jeu petit à petit."