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© AFP/PAUL CROCK
L'expérimentée Mirjana Lucic
-Baroni fête sa victoire sur la jeune Américaine Jennifer Brady à l'Open d'Australie, le 23 janvier 2017
La Croate Mirjana Lucic -Baroni rattrape le temps perdu à Melbourne, où elle s'est qualifiée pour les quarts de finale de l'Open d'Australie, son meilleur résultat en Grand Chelem depuis dix-huit ans.
La joueuse, âgée de 34 ans, a éliminé l'Américaine Jennifer Brady, issue des qualifications, lundi, mais c'est au deuxième tour qu'elle a réussi son grand exploit en battant la Polonaise Agnieszka Radwanska , 3e mondiale, avant de bénéficier d'un tableau favorable.
Lucic-Baroni était, à la fin du siècle dernier, un des grands espoirs du circuit, où elle avait débarqué très tôt à un très jeune âge: quinze ans lors de sa première participation à un tournoi du Grand Chelem, à l'US Open en 1997, et dix-sept lorsqu'elle joua la demi-finale de Wimbledon contre Steffi Graf . En 1998, elle avait gagné le double de l'Open d'Australie aux côtés de Martina Hingis .
Mais cette réussite sportive cachait une vie personnelle dramatique, à cause d'un père abusif qui la battait régulièrement, comme elle le révèlera des années plus tard.
Sa mère avait fini par fuir son pays pour les États-Unis avec ses quatre enfants. La carrière de Mirjana allait en pâtir, les problèmes financiers rendant les voyages inabordables. A partir de 2003, elle disparaissait du circuit. Une énigme à cette époque, puisqu'elle n'évoquera sa vraie histoire que trois ans plus tard.
N'ayant "jamais envisagé de renoncer définitivement", Lucic a tenté un retour au haut niveau à partir de 2007, mais les résultats ont tardé. Sa vie dans les tournois de deuxième et troisième catégories n'avait alors "rien de glamour".
- 19 ans sans victoire à Melbourne -
"C'était difficile. Beaucoup de pleurs, beaucoup de déceptions. Parfois il n'y a pas de ramasseurs de balles, pas d'arbitre. Les choses ne se passent pas toujours comme ici (à l'Open d'Australie) où tout est si bien organisé. Il arrive qu'on joue pour 55 dollars par match gagné", a-t-elle raconté.
Lucic est d'autant plus fière d'avoir finalement réussi à revenir. "Beaucoup auraient abandonné. Je n'ai bénéficié d'aucune wild-card, d'aucune faveur particulière. Il a fallu que je fasse tout moi-même et que je me batte très dur. Ca exige beaucoup de caractère et de force mentale", a-t-elle estimé.
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Mirjana Lucic
-Baroni face à Jennifer Brady à l'Open d'Australie, le 23 janvier 2017
A Wimbledon en 2010, elle jouait son premier tournoi du Grand Chelem depuis près de huit ans. Les résultats ont commencé à revenir à partir de 2011, quelques mois après son mariage avec l'Italien Daniele Baroni, avec qui elle vit à Sarasota, en Floride, et n'ont fait que s'améliorer depuis.
En 2014, elle finissait la saison dans le top 100 pour la première fois depuis quinze ans après avoir joué les huitièmes de finale à l'US Open et avoir remporté un titre au tournoi de Québec, le troisième de sa carrière, seize ans après le premier.
Aujourd?hui 79e mondiale, et bien mieux dès lundi prochain, elle apprécie bien plus les victoires que lorsqu'elle était adolescente. "A l'époque, c'était ce qu'on attendait de moi. Je gagnais beaucoup en juniors. C'était en quelque sort normal. Maintenant c'est bien plus amusant!", a-t-elle dit.
A Melbourne, elle a battu un record: celui des années passées entre son premier match gagné, en 1998, et son deuxième, au premier tour contre la Chinoise Wang Qianq, dans un même tournoi du Grand Chelem: 19 ans.
Elle affrontera en quart de finale la Tchèque Karolina Pliskova , 5e mondiale.