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Novak Djokovic
malmené par l'Ouzbek Denis Istomin à l'Open d'Australie, le 19 janvier 2017
Alors qu'on le croyait de nouveau conquérant, Novak Djokovic a subi l'une des pires défaites de sa carrière jeudi dès le deuxième tour de l'Open d'Australie, son tournoi préféré, contre le 117e mondial, l'Ouzbek Denis Istomin, vainqueur en cinq sets 7-6 (10/8), 5-7, 2-6, 7-6 (7/5), 6-4.
Dépossédé de la première place mondiale par Andy Murray fin 2016, le Serbe, âgé de 29 ans, semblait avoir surmonté sa crise de motivation. La preuve, il venait de battre l?Écossais dans une superbe finale à Doha, une semaine avant d'arriver à Melbourne. La rechute n'en est que plus sévère.
Cet échec est son plus précoce dans un tournoi du Grand Chelem depuis l'édition 2008 de Wimbledon. Il se produit en plus sur son terrain de jeu favori, cette Rod Laver Arena où il s'est imposé six fois (record de l'épreuve), dont les deux dernières années.
Et pour couronner le tout, il lui est infligé par un adversaire pratiquement inconnu, dont rien ne disait qu'il pourrait créer une telle sensation. A 30 ans, Istomin, un miraculé qui a été donné perdu pour le tennis en 2001, après un accident de voiture, et qui a la particularité d'être entraîné par sa mère, participe au grand tableau grâce à un invitation des organisateurs. En 34 tentatives, il n'a atteint la deuxième semaine d'un tournoi majeur que deux fois.
"Il a joué au-dessus de son niveau, mais c'est tout à son honneur. Il faut le féliciter. De mon côté, c'était un de ces jours où on ne se sent pas très bien, où on n'est pas en rythme, alors que l'adversaire sent très bien la balle. C'est le sport", a déclaré Djokovic, toujours fair-play.
L'an dernier, le Serbe a atteint le sommet de la gloire en gagnant Roland-Garros, le dernier titre majeur qui manquait à son palmarès. Vainqueur des quatre Grands Chelems à la suite, sur deux saisons, doté d'une énorme avance en tête du classement ATP, il semblait parti pour effacer tous les records.
- Trop passif, comme fin 2016 -
Mais à partir de l'été, usé mentalement, il s'est engagé sur une pente descendante, perdant ses titres à Wimbledon, à l'US Open et au Masters, et échouant entre-temps à conquérir l'or olympique à Rio.
Difficile de dire si cet échec n'est qu'un incident de parcours dans un processus de récupération toujours possible, ou s'il est une nouvelle étape dans le déclin du champion au douze titres du Grand Chelem. "Pour le moment je vais faire mes valises et passer du temps avec ma famille", a dit le Serbe, père de deux jeunes enfants. En tout cas dans le jeu, il est retombé dans ses errements de la fin 2016.
© AFP/SAEED KHAN
Poignée de mains entre Novak Djokovic
et Denis Istomin après l'élimination du Serbe à Melbourne, le 19 janvier 2017
Trop passif du fond du court, attendant la faute de l'adversaire au lieu de prendre l'initiative, il a en plus commis énormément de fautes (72 au total) et n'a pas su hausser le ton dans les moments cruciaux.
Le scénario du match ajoute à l'étonnement. Cueilli à froid par un rival inspiré, Djokovic a semblé retourner le match. Après avoir sauvé deux balles de 2 sets à 0 pour Istomin 6-7, 4-5, 15-40, il a réussi à mener 2 manches à 1, une situation dans laquelle, généralement, le favori met le coup d'accélérateur fatal aux espoirs du second couteau. Mais c'est le contraire qui s'est produit.
"Ca s'est joué au début du quatrième set. C'est là qu'il aurait fallu que je pousse, mais je n'y suis pas parvenu. Denis n'a pas été nerveux. Il n'a pas joué tant de grands matches que ça dans sa carrière, mais c'était son jour", a-t-il reconnu.