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© AFP/SAEED KHAN
Le Britannique Daniel Evans lors du match contre l'Australien Bernard Tomic
, le 20 janvier 2017 à Melbourne, au 3e tour de l'Open d'Australie
Le Français Jo-Wilfried Tsonga devra se méfier du Britannique Dan Evans, l'homme au t-shirt à 19,99 dollars, en huitième de finale de l'Open d'Australie, dimanche à Melbourne.
Lâché par son sponsor Nike en décembre, Evans a raconté qu'il avait dû faire une descente dans un magasin de Melbourne le week-end dernier pour s'acheter un lot de t-shirts bon marché. "Pas de la meilleure qualité", a-t-il reconnu.
Ainsi attifé, ce petit format (1,75 m) à l'allure de "monsieur tout le monde" a multiplié les performances grâce à sa vitesse de jambes, son beau revers à une main, son jeu très complet et son sens du combat (il a sauvé 80% des balles de break concédés en trois matches).
Vainqueur du Croate Marin Cilic , 7e mondial, au deuxième tour - "la plus belle victoire de ma carrière", a-t-il dit avec son fort accent de Birmingham -, il a confirmé vendredi aux dépens de l'Australien Bernard Tomic (27e mondial).
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Le Britannique Daniel Evans remporte le match contre l'Australien Bernard Tomic
, le 20 janvier 2017 à Melbourne, au 3e tour de l'Open d'Australie
Ce beau parcours n'est qu'une demi-surprise car Evans, après avoir, de son propre aveu, longtemps gaspillé son talent, a mis le nez à la fenêtre depuis un an et demi, passant de la 772e place à l'ATP en juillet 2015 à la 51e aujourd'hui. A son tableau de chasse, des succès sur des joueurs comme le Bulgare Grigor Dimitrov , l'Allemand Alexander Zverev ou, une semaine avant Melbourne, l'Autrichien Dominic Thiem , 8e mondial, au tournoi de Sydney, où il a joué la finale.
- "Tous les pécheurs ont un avenir" -
Au dernier US Open, il est passé près d'un grand exploit en menant 2 sets à 1, balle de match à la clef, contre Stan Wawrinka . Le Suisse allait ensuite filer vers son troisième titre du Grand Chelem.
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Le Britannique Daniel Evans lors du match contre l'Australien Bernard Tomic
, le 20 janvier 2017 à Melbourne, au 3e tour de l'Open d'Australie
Issu d'un milieu modeste, d'un père électricien et d'une mère infirmière, Evans a longtemps préféré la belle vie au travail.
A la fin de son match contre Tomic, il a pointé un doigt vers le ciel pour rendre hommage à l'un des hommes qui lui a fait comprendre qu'il était sur la mauvaise voie, son ancien entraîneur, le Belge Julien Hoferlin, décédé l'an passé.
"Il avait dit que le tennis n'était qu'un intermède dans ma vie. Il avait probablement raison à ce moment-là," a reconnu Evans.
Parmi ces nombreux tatouages, il porte un citation d'Oscar Wilde: "Every saint has a past. Every sinner has a future", soit: "tous les saints ont un passé. Tous les pécheurs ont un avenir". Allusion, certainement, à ses frasques de jeunesse. En 2008 par exemple, il avait été suspendu par la Fédération britannique de tennis pour être sorti en discothèque pendant Wimbledon.
Cette année, ce fou de sport, supporteur d'Aston Villa, excellent joueur de squash et de golf, ne s'est accordé que cinq jours de repos à l'intersaison pour bien préparer 2017. Il faut dire qu'à 26 ans, le temps presse.
L'effort a payé sous la forme d'une première participation à la deuxième semaine d'un Grand Chelem, mais il en faudra un peu plus pour le rendre célèbre. A la sortie d'un restaurant de Melbourne, il s'est vu refuser un selfie par l'une de ses idoles, le joueur de cricket anglais Kevin Pietersen. "Excuse-moi mec, j'avais commencé à boire à une heure de l'après-midi et je ne savais même plus qui j'étais à ce moment-là", a répondu le batteur sur Twitter.