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© AFP/Karim Sahib
Le Français Gaël Monfils face à l'Allemand Daniel Brands à Doha, le 3 janvier 2013
Gaël Monfils a assuré dimanche qu'il sera prêt pour son premier tour de l'Open d'Australie mardi et a déploré qu'on le dise "déprimé et au bord du suicide" après une saison 2012 catastrophique.
"Courbaturé" mais souriant après un entraînement léger avec son copain Josselin Ouanna, le Parisien, demi-finaliste à Auckland vendredi, est également revenu sur son expérience de voyager seul et sa nouvelle passion des livres.
Q: Comment allez-vous, comment abordez-vous ce tournoi ?
R: "Ca va bien, je suis détendu. Pour une fois, j'arrive avec des matches derrière moi. J'ai réussi à gagner quelques rencontres très dures, ça fait du bien pour la confiance. Petit à petit je reviens dans le circuit. Ce sera ma troisième semaine de tournois sans pépin (après Doha et Auckland). C'est cool."
Q: Pas de blessure donc ?
R: "Je suis un peu courbaturé, mais ça va de mieux en mieux. Je viens d'apprendre que je ne joue que mardi, ça me laisse encore une journée pour bien récupérer et attaquer le tournoi bien en forme."
Q: Qu'attendez-vous de cette année après une saison 2012 compliquée ?
R: "Je repars de zéro. C'est sympa aussi, il y a moins d'attentes. En même temps, si j'arrive encore à gagner quelques matches, les têtes de série vont commencer à me craindre plus dans les premiers tours."
Q: Vous êtes 99e mondial cette semaine, ça vous angoisse ?
R: "Je pensais que j'étais 200e ! Je sais que je vais sortir des 100 incessamment sous peu, car j'ai pas mal de points à défendre (3e tour à l'Open d'Australie et finale à Montpellier). Ca va être plus dur. Mais avec de bons résultats, je peux remonter vite."
Q: Où en êtes-vous dans votre recherche d'un entraîneur ?
R: "Je viens d'arriver à Melbourne, donc je n'ai pas encore eu l'occasion de voir grand monde. Je sais qu'il y a eu quelques propositions, je vais les étudier ici. En fait, il faut demander au type là-bas (en désignant son agent Nicolas Lamperin), c'est lui qui gère en direct. Moi, je serais comme un dingue si je rencontre mon entraîneur là tout de suite. Mais ce n'est pas si facile de trouver le bon. J'espère trouver rapidement, non seulement un coach mais aussi un kiné et un préparateur physique."
Q: En attendant comment gérez-vous le fait d'être seul ?
R: "C'est un peu dur mais je m'y habitue, je vois le circuit différemment. Je me rends compte que personne ne voyage tout seul en fait. Je suis vraiment le seul à être sans coach, sans kiné, sans préparateur physique, sans ami. C'est une expérience. Le soir ça fait un peu bizarre d'aller au restaurant seul ou d'enchaîner les +room service+. Avec ma blessure, je me suis ouvert à d'autres choses. J'ai d'autres centres d'intérêts qui m'aident à rester positif."
Q: Par exemple ?
R: "Ben comme je me retrouve souvent seul, je lis beaucoup plus de livres. En ce moment je suis sur le bouquin de Nicolas Bedos. Je m'intéresse vachement à l'infographie aussi, je fais pas mal de montage. Et je me suis mis à la photo."
Q: Votre vie vous plaît-elle en ce moment ?
R: "Ben ouais. Elle ne m'a jamais déplu. Il faut arrêter de dire que j'étais déprimé, au bord du suicide. Même si ma vie professionnelle est assez chaotique, je suis très heureux dans ma vie d'homme. J'ai la chance d'avoir une belle famille qui me soutient. Mes parents peuvent témoigner que je suis un enfant assez heureux, assez épanoui. J'ai été blessé mais j'ai aussi eu beaucoup de chance dans ma carrière. J'ai des amis, je voyage, j'ai une vie quoi."
PROPOS recueillis lors d'un point-presse