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Les Françaises battues en finale de la Fed Cup 2016 par les Tchèques à Strasbourg, le 23 novembre
Le dernier point semblait le plus à leur portée et pourtant c'est dans le double que Caroline Garcia et Kristina Mladenovic ont laissé la Fed Cup aux Tchèques, au bout d'un superbe week-end de tennis, dimanche à Strasbourg.
C'était le plan. Faire durer la rencontre jusqu'au dernier match, le double, face à des rivales beaucoup plus fortes en simple sur le papier, pour conclure devant le public déchaîné du Rhénus. Les deux Françaises n'étaient-elles pas N.2 mondiales de la spécialité et championnes de Roland-Garros en juin. Mais Karolina Pliskova , 6e mondiale en simple, et Barbora Strycova (20e) l'ont fait échouer en deux sets 7-5, 7-5.
"C'est dur de partir avec le trophée des finalistes quand celui des vainqueurs était si proche", a reconnu Garcia. Mais il y avait le stress d'une première finale face à l'expérience des Tchèques, désormais titrées cinq fois en six ans. Il y avait surtout la fatigue accumulée dans des matches de simple de haute intensité.
Poussée par 6.000 supporters fervents, la France avait viré en tête 2 à 1 grâce à la belle victoire, la deuxième du week-end, de Garcia sur Pliskova en trois sets 6-3, 3-6, 6-3. Grande dame de la finale côté français, la Lyonnaise, âgée de 23 ans, a montré un potentiel bien supérieur à sa 23e place mondiale, avec son physique, ses services et ses coups droits puissants, comme la veille contre Petra Kvitova , 11e mondiale.
Amélie Mauresmo a alors tenté un coup de poker en n'alignant pas sa N.2, Mladenovic, 42e mondiale, dans le dernier simple, afin de réserver ses ultimes forces pour le double. La Nordiste avait terminé exténuée la veille son marathon perdu en 3h 48 min contre Pliskova, et s'était plainte de crampes au plus fort de la lutte.
"On avait deux possibilités de conclure et je voulais l'équipe la plus fraîche pour celle où on avait le plus de chances, le double", a expliqué Mauresmo.
- Le choix tactique de Mauresmo -
© AFP/PATRICK HERTZOG
Les championnes tchèques autour de leur capitaine Petr Pala sacrées devant la France en Fed Cup à Strasbourg, le 13 novembre 2016
Le choix de la capitaine n'a pas été payant, même si on peut se demander si Mladenovic aurait fait mieux qu'Alizé Cornet dans le quatrième simple.
C'est la Niçoise, 46e mondiale, qui s'est collée à la tâche ingrate d'entrer en cours de week-end pour tenter d'apporter le troisième point de la victoire. L'adversaire n'était pas non plus celle qu'on attendait car l'homologue de Mauresmo, Petr Pala, avait également choisi de lancer sa remplaçante Barbora Strycova, 20e à la WTA.
La trentenaire au style offensif atypique allait devenir l'héroïne improbable de la finale, en battant d'abord Cornet 6-2, 7-6 (7/4), puis en étant mieux qu'un complément dans le double à une très solide Pliskova.
La déception est bien sûr immense pour les Françaises. Transcendées, elles se voyaient donner une troisième Fed Cup à la France après 1997 et 2003. Mais ce sera bientôt la fierté qui l'emportera tant elles ont opposé une bataille bien plus acharnée que prévu face à des joueuses largement mieux classées qu'elles.
"Elles ont montré des choses très impressionnantes. Qu'elles étaient capables de répondre présentes avec un tel enjeu alors que ce n'est pas leur quotidien sur le circuit", a souligné Mauresmo.
© AFP/Alain BOMMENEL, Thomas SAINT-CRICQ
Tennis : Fed Cup 2016
L'ex-N.1 mondiale, si elle échoue à gagner le trophée sur la chaise après avoir l'avoir soulevé comme joueuse, peut aussi mesurer le chemin parcouru depuis sa prise de fonction en 2012. A l'époque, les Françaises ne se battaient pas pour le trophée mais pour éviter de descendre en troisième division.