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Arnaud Clément vivra sa première finale de Coupe Davis en tant que capitaine de l'équipe de France, à partir de vendredi contre la Suisse à Villeneuve d'Ascq, après avoir connu l'échec et la frustration du banc lorsqu'il était joueur.
L'Aixois n'aura eu besoin que de deux campagnes pour connaître les joies d'une finale comme patron des Tricolores, quatre ans seulement après avoir participé à la déception de Belgrade contre la Serbie.
Clément avait à l'époque bénéficié de la blessure de Julien Benneteau pour disputer, à quasiment 33 ans, sa première finale de Coupe Davis en tant que joueur.
Il avait apporté le deuxième point à la France lors du double avant que son partenaire Michaël Llodra ne chute lors du cinquième match décisif face à Viktor Troicki .
Jusque-là, l'ancien N.10 mondial, finaliste de l'Open d'Australie en 2001, avait assisté en tant que spectateur aux meilleurs moments de son équipe nationale.
Trop tendre pour prendre part à la finale de 1999 perdue à Nice face à l'Australie, il avait dû renoncer sur blessure (poignet droit) à celle de 2002, perdue cette fois-ci contre la Russie.
Quant au triomphe de 2001 à Melbourne, il l'avait vécu sur le banc des remplaçants. "La Clé" avait pourtant remporté cette année-là quatre de ses six matches (dont deux sans enjeu) en simple lors des tours précédents contre les Pays-Bas en demies, la Suisse en quarts et la Belgique au premier tour.
- 2001, souvenir indélébile -
Mais les "Aussies" ayant choisi l'herbe pour accueillir la France, Guy Forget lui avait préféré Sébastien Grosjean, alors en plein boum (finale au Masters, titre à Paris-Bercy) et Nicolas Escudé, le meilleur tricolore sur cette surface.
Malgré la déception de ne pas être sur le court, Clément garde de cette victoire face à Lleyton Hewitt , alors N.1 mondial, et Patrick Rafter , un souvenir indélébile.
"Une image est toujours très vive en moi: celle de +Scud+ (Escudé) quand il gagne la balle de match lors du cinquième match contre (Wayne) Arthurs, qu'il tombe en arrière et qu'il s'allonge sur le gazon. Je n'étais pas sur le court mais c'était peut-être le moment le plus fort de ma carrière", explique l'Aixois.
"C'était une vraie victoire entre copains à l'autre bout du monde et au bout d'une saison assez atypique, puisqu'on avait joué toutes les rencontres à l'extérieur", souligne-t-il.
Cette année, c'est l'inverse. Jo-Wilfried Tsonga , Richard Gasquet et leurs partenaires auront joué tous leurs matches à domicile mais Clément a pris soin d'insuffler à cette génération le même esprit de camaraderie qu'en 2001.
"J'ai envie qu'ils aient ces souvenirs-là", assure le capitaine, qui ne cesse de souligner le "lien très fort" unissant ses joueurs, toujours dans un ton très posé.
- 'Très bon relationnel' -
Mais il ne faut pas se fier aux apparences. Malgré sa sérénité et son sourire de façade, Arnaud Clément est "un faux calme" aux dires de Guy Forget qui l'a précédé sur le banc (de 1999 à 2012): "C'est un garçon plein d?énergie, passionné. Même s'il parle doucement et qu'il pèse ses mots, c'est quelqu'un qui est monté sur piles."
Pour le triple vainqueur du Saladier d'argent (1991, 1996, 2001), Clément a apporté sa "fraicheur" et son "expertise" aux Bleus qu'il a su aussi séduire par sa "générosité" et son "très bon relationnel".
L'Aixois a jusqu'ici très bien réussi la transition entre le statut de coéquipier et celui de capitaine poussant les joueurs à "davantage communiquer" entre eux, comme le disait notamment Tsonga lors de la demi-finale remportée contre la République tchèque.
Il n'a pas non plus hésité à se montrer ferme lorsqu'il le fallait, comme lors du quart de finale désastreux en 2013 face à l'Argentine. Son débriefing après la défaite avait permis aux joueurs de se dire franchement les choses. C'est à partir de là que les Bleus ont fait de la Coupe Davis leur priorité.