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Le Tunisien Malek Jaziri frappe un revers lors de sa demi-finale contre l'Italien Andreas Seppi au tournoi de Moscou, le 20 octobre 2012
Pas de Coupe Davis 2014 pour la Tunisie: la sanction est tombée samedi, épilogue d'une polémique politico-sportive lancée début octobre avec l'interdiction faite au joueur tunisien Malek Jaziri de disputer un match contre un Israélien.
"Il n'y a pas de place pour les préjugés raciaux, dans aucun sport ni société", a déclaré Francesco Ricci Bitti, le président de la Fédération internationale de tennis (ITF), en justifiant la suspension d'un an infligée à la Tunisie et son exclusion donc du groupe II Europe-Afrique.
Réuni samedi à Cagliari, en Sardaigne (Italie), le conseil d'administration de l'ITF a considéré à l'unanimité -moins le représentant tunisien- que la Fédération tunisienne avait bien demandé à son N.1 national de ne pas jouer contre un Israélien. Une "décision malencontreuse", contraire à la constitution de l'ITF, qui prohibe toute "discrimination basée sur la couleur, la race, la nationalité, l'origine ethnique ou nationale, l'âge, le sexe ou la religion".
Le 11 octobre, alors qu'il s'apprêtait à jouer son quart de finale du tournoi de Tachkent, Malek Jaziri, 169e mondial, ne s'attendait pas à se retrouver dans un tel imbroglio politico-sportif. Cette rencontre était avant tout l'occasion pour lui d'affronter Amir Weintraub, le 196e mondial, mais surtout un ami, au mariage duquel il a été invité, et un de ses partenaires au sein du club de Sarcelles, en région parisienne.
Le taekwondo déjà
Puis il y a ce mail, de sa Fédération, lui expliquant avec "regret" que "suite à une réunion avec le ministre de la Jeunesse et des Sports", il ne lui était pas possible de jouer.
Officiellement, le forfait de Malek Jaziri a été justifié par une blessure. Un argument reconnu mi-octobre par l'ATP, qui gère le circuit professionnel masculin. Mais celle-ci transfère cependant le dossier à l'ITF, au sujet de ces pressions supposées.
Car pour Emir Jaziri, frère et manager de Malek Jaziri, il y a bien eu des pressions "politiques" de la part du ministère des Sports tunisien. "Sur le plan politique, on a reçu un ordre de ne pas jouer", a-t-il affirmé, le 14 octobre, à l'AFP, à Tunis, mail à l'appui.
"On ne comprend pas", poursuit alors Emir Jaziri: "d'autant que Malek a déjà joué contre Amir Weintraub et que la Tunisie a affronté Israël en Fed Cup en 2009".
Quelques mois plus tôt, en avril, c'est l'équipe nationale tunisienne de taekwondo qui avait été rappelée à l'ordre pour avoir rencontré des athlètes israéliens, lors d'une compétition en Belgique, "sans consultation préalable avec l'autorité de tutelle". Le ministère des Sports avait ordonné une enquête, sans jamais ensuite en annoncer les conclusions.
"Une grande erreur"
Réagissant à la décision de l'ITF, la Fédération tunisienne de tennis a parlé samedi d'"une grande erreur", provoquée par "la surmédiatisation de l'histoire".
"La FTT n'a rien à faire avec cette histoire, pour nous le sport est apolitique", a plaidé Salma Mouehli, la présidente de la FTF, à l'antenne de la radio Shems FM à Tunis: "On a raconté tout et n'importe quoi dans la presse, nous aurions pu éviter cette sanction. Tant pis".
Du côté de la Fédération israélienne, cette suspension de la Tunisie pendant un an a été par contre bien accueillie: "Nous pensons qu'il s'agit d'une décision sage, qui va affirmer clairement qu'il n'y a pas de place pour la politique dans le sport", a affirmé Assaf Tuchmeir, président de l'ITA, dans un communiqué.
La Coupe Davis est "une compétition créée il y a 113 ans pour favoriser une meilleure compréhension mutuelle à travers le sport", a précisé l'ITF samedi: priver la Tunisie de cette épreuve pendant un an est "une bonne leçon".